Après près de 10 ans d’une crise financière, économique et sociale qui a ébranlé les économies mondiales et provoqué d’innombrables séismes politiques, la France serait-elle finalement en train d’en sortir ? Pour en discuter aujourd’hui, Guillaume Erner reçoit Eric Heyer et Cécile Philippe.
- Cécile Philippe Directrice générale et fondactrice de l'Institut économique Molinari
- Éric Heyer Économiste
- Marie Viennot Journaliste au service économie de la rédaction de France Culture
Nous recevons Eric Heyer, directeur du département analyse et prévision à l'OFCE, enseignant à Sciences-Po Paris, Cécile Philippe, économiste, directrice de l'Institut Molinari, et Marie Viennot, journaliste au service économie de France Culture, pour analyser l'amélioration apparente de la situation économique du pays.
On a dit qu’il y avait une amélioration de l’emploi, avec la création de 89 000 emplois pour le premier trimestre. Ce rythme va-t-il se poursuivre ? Faut-il réformer le marché du travail comme semble le faire Emmanuel Macron ? Guillaume Erner
Oui je pense qu’il faut le faire plus que jamais, pour que cette croissance soit durable et nous sorte enfin du chômage. Notre marché est particulièrement rigide, alors que d'autres pays bien plus avancés sur le plan de la flexisécurité du travail ont pu récupérer très vite des taux de chômage décents au moment de la crise financière. Cécile Philippe
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"La dette publique est aussi notre talon d’Achille"
En matière d’endettement public, Emmanuel Macron a expliqué qu’il était en faveur d’une certaine orthodoxie budgétaire. Vous aussi Cécile Philippe ? Guillaume Erner
Plutôt, oui. L’endettement pose problème dans la mesure où quand la dépense publique est importante, nous avons moins de marge de manœuvre pour pouvoir par exemple mener une politique d’emploi extrêmement active. L’initiative privée représente beaucoup plus de souplesse à mon avis. Cécile Philippe
Je pense que le problème de la dette publique est un problème important, mais qu’il ne faut pas le surestimer. Les marchés financiers aujourd’hui nous prêtent de l’argent à 0,6% de taux d’intérêt à 10 ans, ce qui est vraiment donné. On considère que le risque sur la dette nationale est quasi nul. Eric Heyer
On se retrouve quand même piégés par la dette publique, qui est monstrueuse. En France la dette implicite des retraites est évaluée à 300% du PIB. La dette publique est aussi notre talon d’Achille. Cécile Philippe
Derrière la dette, il y a des épargnants, et derrière les remboursements de cette dette, il y a des impôts et donc principalement des salariés. Comment arbitrez-vous le conflit entre les deux, qui privilégiez-vous ? Marie Viennot
Je raisonne plus en termes de périmètre de l’Etat, soit ce qui doit être laissé à sa prérogative. Un des sujets très importants en France, c’est le financement du modèle social, notamment le financement de la santé. Au nom de la baisse de la dépense publique et de la maîtrise comptable des coûts, nous sommes en train de mettre par terre notre système de santé. Je suis inquiète qu’au nom de l’efficacité, de la maîtrise des dépenses, on étatise le système. Cécile Philippe
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