

Pour décrypter les résultats du deuxième tour des élections législatives, Guillaume Erner reçoit Gaël Brustier, chercheur en sciences politiques, membre de l'Observatoire des radicalités politiques de la Fondation Jean Jaurès.
- Gaël Brustier Chercheur en science politique, membre de l'Observatoire des radicalités politiques de la Fondation jean Jaurès
Sans surprise, c’est bien une majorité absolue qu’a obtenu la République en marche à l’issue du second tour des législatives. Cependant cette majorité n’est pas aussi large que prévue. Elle permet néanmoins un renouvellement important au sein de l’Assemblée nationale, et souligne la remise en question des partis traditionnels. Un des chiffres notables de ce second tour est celui de l’abstention, près de 58%. Gaël Brustier, docteur en sciences politiques et auteur de Le Mai 68 conservateur : que restera-t-il de la Manif pour tous ?, répond aux questions de Guillaume Erner à propos des résultats de ces législatives.
Il y a une vague de renouveau en politique à la faveur de ces nouveaux élus de la République en marche. Qu’en pensez-vous ?
Il y a certes un renouvellement du point de vue des visages mais sur le fond du discours, les politiques menées sont à l’unisson de ce qui était partagé par les deux grands partis de la Ve République ces quinze dernières années. D’autre part ce renouvellement préserve les fondamentaux de la Ve République. Gaël Brustier
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On a beaucoup parlé de « dégagisme », qui a été un peu moins important que prévu. Le parti d’Emmanuel Macron a toutefois obtenu la majorité absolue. Comment interpréter cette volonté d’élire des nouveaux candidats alors que les anciens n’avaient pas forcément démérité ?
Le dégagisme des derniers mois s'explique par les conséquences de la crise d’il y a dix ans. On voit se produire en France la sanction d’un système partisan incapable aux yeux des français de manifester une quelconque efficacité politique et d’avoir quelque succès économique que ce soit face à la crise.
Comment interpréter cette abstention massive, avec seulement 42% de participation ?
Le niveau d’abstention correspond selon moi à l’aggravation d’une crise de régime. Le président de la République tient un discours de restauration de la figure présidentielle, au risque d’en faire un faiseur de pluie. On lui prête presque les qualités magiques de résoudre par la parole tous les problèmes des Français. Ce n’est pas voir que le régime de la Ve République est plus profondément touché. Un régime politique, ce n’est pas seulement sa Constitution ni la figure présidentielle.
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En ce qui concerne le Front National, que pensez-vous de son score ? Plutôt décevant ?
Le débat de l’entre-deux-tours a atteint profondément la crédibilité de Marine Le Pen, non seulement en tant que candidate à la présidentielle, mais en tant que chef de l’extrême-droite française, ce qui est beaucoup plus problématique. Le Front National est dans une crise profonde.
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