Les Matins des Livres

La ministre de la Culture, Françoise Nyssen aux cotés de Matthieu de Montchalin, président du SLF
La ministre de la Culture, Françoise Nyssen aux cotés de Matthieu de Montchalin, président du SLF ©AFP - XAVIER LEOTY
La ministre de la Culture, Françoise Nyssen aux cotés de Matthieu de Montchalin, président du SLF ©AFP - XAVIER LEOTY
La ministre de la Culture, Françoise Nyssen aux cotés de Matthieu de Montchalin, président du SLF ©AFP - XAVIER LEOTY
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Chaque rentrée littéraire amène son flot d'environ 600 romans. Quelle place tient le livre dans notre société ? Pour en discuter, nous recevons William Marx, auteur de "La haine de la littérature", publié aux Editions de Minuit, et Cécile Guilbert, auteure de "Les Républicains", publié chez Grasset.

Avec
  • Fabrice Humbert écrivain et auteur de L'Origine de la violence.
  • Cécile Guilbert essayiste et romancière
  • William Marx Professeur au Collège de France, titulaire de la chaire "littératures comparées". Ecrivain français, essayiste, critique et historien de la littérature.

En 2015, le ministre japonais de l’éducation, Hakubun Shimomura, a demandé la fermeture des départements de lettres dans les universités sous prétexte que les lettres « ne sont plus utiles à la société ». Alors que les lettres semblent ainsi tenir une place de plus en plus réduite dans notre monde, chaque rentrée littéraire amène pourtant son flot d'environ 600 romans chaque année. Pour expliquer ce paradoxe, William Marx, professeur de littérature, auteur de "La haine de la littérature", publié aux Editions de Minuit, et Cécile Guilbert, auteure de "Les Républicains", publié chez Grasset, sont les invités de Guillaume Erner.

Est-ce que vous avez un exemple d’écrivain inculte ?

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Je pense que les écrivains incultes sont de mauvais écrivains. Si on prend l’exemple de Jean Genêt, qui n’a eu aucune éducation universitaire poussée, qui a connu la prison, c’est quelqu’un qui a énormément lu. Pour être le plus grand inventeur, il faut aussi être le plus grand lecteur. William Marx

Je crois que l’école, les études universitaires ne sont pas de grands secours, parce que je pense que tous les grands lecteurs sont des autodidactes. Cécile Guilbert

Quelles sont les raisons pour lesquelles on n’aimerait pas la littérature ?

Elle n’est pas aimée parce qu’elle demande un effort, d’aimer le silence, la solitude, et que tout ça est en contradiction avec le style de vie contemporain. Lorsqu’on voit ce qui est publié, acheté, lu, lorsqu’on voit la rémunération des auteurs, cela montre que la littérature est moins aimé qu’avant. Le XXe siècle était un grand siècle de la littérature et ça c’est terminé. Cécile Guilbert

Je pense que ce discours sur la mort de la littérature est un discours assez permanent. L’expression « haine de la littérature » a été forgée par Flaubert, par Zola précisément pour parler de la façon dont leurs œuvres étaient reçues à cette époque. La littérature est toujours d’une certaine manière minoritaire, une partie de la littérature est toujours en opposition avec la société. William Marx

La littérature fait face à la concurrence d’autres modes de narration comme le cinéma. Cela devrait avoir des effets.

Il y a effectivement une concurrence médiatique. C’est sûr que la littérature ne peut jouer à armes égales. Mais elle a une arme qui lui est propre et qui ne peut lui être enlevée, c’est le langage. La littérature a donc une carte maitresse à jouer, elle ne pourra jamais être remplacée. William Marx

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La littérature est en concurrence sur le plan du loisir, mais pas en concurrence avec d’autres modes de narration dans la mesure où elle ne se réduit pas une façon de narrer. Il ne s’agit jamais de décalquer le monde, il s’agit de le créer à neuf. C’est ce qui fait la spécificité de la littérature. Cécile Guilbert

A ECOUTER: Lire c’est vivre !

Retrouvez la deuxième partie de l'émission ici.

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