










À propos du podcast

le samedi de 8h15 à 09h00 sur France Culture
Chaque samedi matin, nous problématisons avec chercheurs et essayistes un sujet d’actualité.
Au lendemain de la publication du rapport annuel du HCR et à la veille de la journée mondiale des réfugiés, entretien avec la porte-parole du Haut-Commissariat des Nations-Unies pour les réfugiés Céline Schmitt. * *
Le monde ne s'est pas totalement arrêté en 2020. Le nombre de personnes fuyant la guerre, les persécutions ou les conflits a augmenté, pour la neuvième année consécutive. Plus de 82 millions de personnes ont été déracinées, déplacées à l'intérieur ou à l'extérieur de leur pays, deux fois plus qu'il y a dix ans, ce qui représente 1% de l'humanité. *
Céline Schmitt est porte-parole en France du Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés, qui a publié hier son rapport annuel avant la Journée mondiale des réfugiés qui se tiendra demain. La publication du rapport est accompagnée d'un appel du HCR à l'adresse des dirigeants du monde, un appel à œuvrer pour stopper cette hausse des déplacements forcés.
La pandémie a stoppé beaucoup de choses, a confiné beaucoup de personnes, a limité les mouvements, mais n'a pas stoppé la violence et les violations de droits humains. Donc les personnes qui en sont victimes n'avaient pas d'autres choix que de fuir. Et il y a eu des fermetures de frontières au pic de la pandémie, au printemps l'année dernière : 164 pays dans le monde ont fermé leurs frontières, dont 99 qui n'ont mis en place aucune exception pour les personnes fuyant la guerre. Il est légitime de contrôler sa frontière, de protéger la santé des habitants d'un pays. Mais il y a aussi des obligations internationales pour permettre aux personnes qui fuient la guerre d'entrer dans le pays.
Il y a eu une annonce extrêmement importante faite dernièrement : l'augmentation, à nouveau, des places de réinstallation proposées par les Etats-Unis. Il s'agit d'une voie légale pour les réfugiés les plus vulnérables, les personnes victimes de torture, les femmes à risque de violences qui, n'étant pas encore protégées dans leur premier pays d'accueil, sont transférées de façon légale vers d'autres pays. Les Etats-Unis font partie des pays qui accueillent des réfugiés à ce titre. Ces places avaient baissé l'année dernière et vont désormais à nouveau augmenter. Certains vont dire que ce sont des chiffres qui ne sont pas très importants : on parle de dizaines de milliers de personnes. Mais si, c'est extrêmement important, parce qu'il s'agit des réfugiés les plus vulnérables, parce que chaque place de réinstallation sauve.
Ce chiffre de 82 millions de personnes déplacées ne comprend pas les personnes qui sont déplacées par des catastrophes naturelles. Il y a eu l'année dernière, selon des statistiques de l'Observatoire des déplacements internes, 30 millions de personnes déplacées du fait de catastrophes naturelles. C'est une situation qui nous inquiète. De plus, il peut y avoir un lien entre conflits, violence, et changement climatique : des personnes qui fuient vont en effet fuir parfois une combinaison de facteurs. On peut parler du Sahel, par exemple : il y a une combinaison de facteurs comme la violence, mais aussi le changement climatique, car ce dernier peut exacerber des conflits, notamment liés aux terres qui deviennent arides.
Pour aller plus loin :
En savoir plus sur le rapport annuel du Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés
Les site du Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés
En savoir plus sur la Journée mondiale des réfugiés 2021
Le nombre de déplacés internes, dus aux conflits et au climat, atteint des records, Le Monde, 20/05/2021
Le choix musical de Céline Schmitt
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