Alain Fuchs : "Il est urgent de mieux prendre en compte la santé mentale des étudiants"

Le président de l'Université PSL, Alain Fuchs.
Le président de l'Université PSL, Alain Fuchs.  - Marie Sorribas / PSL
Le président de l'Université PSL, Alain Fuchs. - Marie Sorribas / PSL
Le président de l'Université PSL, Alain Fuchs. - Marie Sorribas / PSL
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Alors que la loi de programmation pour la recherche a été adoptée par le Parlement cette semaine et tandis que, entre précarité et cours en ligne, la détresse s'accroit chez les étudiants, le Président de l'université Paris Sciences et Lettres (PSL), ancien Président du CNRS, Alain Fuchs.

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  • Alain Fuchs Président de l'Université PSL, ancien Président du CNRS

Le Sénat a donné hier l'ultime feu vert parlementaire à la loi de programmation pluriannuelle de la recherche. Celle-ci est donc définitivement adoptée, même si la gauche compte saisir le Conseil Constitutionnel. Alain Fuchs est professeur de chimie, il a présidé le CNRS entre 2010 et 2017 et préside aujourd'hui l'université Paris Sciences et Lettres (PSL), un établissement public à caractère scientifique, culturel et professionnel, composé de 11 établissements. 

On parle peu de la recherche, de ses financements et c'est une bonne chose que ces questions aient été mises sur le devant de la scène. La baisse des financements pendant un certain nombre d'années a conduit la recherche française à décrocher au plan international. Evidemment, on peut considérer que le compte n'y est pas. Mais un effort est fait à travers la loi : il y a de l'argent. Et il y a aussi une évolution de la rémunération des jeunes chercheurs et maîtres de conférence, considérée par beaucoup jusqu'ici comme scandaleuse. 

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Les sujets de tensions s'accumulent à l'université. A la vive contestation qui entoure la loi recherche s'ajoutent les récents propos de Jean-Michel Blanquer sur "l'islamo-gauchisme" à l'université. 

Le climat aujourd'hui est tendu. Il faut faire attention, lorsqu'on envoie dans le débat public des termes comme "islamo-gauchisme".  Les accusations portées par le ministre, mais aussi par d'autres, sont pour le moins excessives et pas toujours bien étayées.  Les études, les recherches universitaires ont vocation à étudier, à critiquer, à prendre en compte les mouvements sociaux qui se déploient et pas à soutenir tel ou tel mouvement. 

Alain Fuchs a récemment co-signé dans le Monde une tribune appelant à une meilleure prise en charge de la santé mentale des étudiants, fortement dégradée avec le confinement. 

Il y a un sujet majeur, qui est celui de la santé mentale des étudiants. Ce sujet a été trop longtemps négligé dans notre pays. Nous avons en France, un psychologue pour 30 000 étudiants. L'augmentation massive du nombre d'étudiants n'a pas été suivie. Une fois la crise derrière nous, nous aurons à payer les pots cassés. Les dépressions, les angoisses ne disparaîtront pas comme ça et les atteintes à la santé mentale des étudiants doivent être traitées sur le long terme. 

A réécouter ici : l'hommage à Daniel Cordier rendu par Jérôme Clément

Un hommage à l'ancien résistant Daniel Cordier, disparu le 20 novembre à 100 ans.

5 min

Pour aller plus loin : 

Le Choix musical d'Alain Fuchs  ♪♫

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