

A l'occasion des Journées nationales Prison et alors que les conditions de vie des détenus sont encore dégradées par la crise sanitaire, la contrôleuse générale des lieux de privation de liberté Dominique Simonnot qui a pris ses fonctions en octobre dernier.
- Dominique Simonnot Contrôleuse générale des lieux de privation de liberté (CGLPL)
Lors du premier confinement, les libérations anticipées de certaines personnes en fin de peine et la forte réduction de l'activité des tribunaux et de la délinquance avaient abouti à une baisse inédite du nombre de personnes détenues dans les prisons françaises. Mais depuis l'été, le mouvement s'est de nouveau inversé : 62 260 personnes étaient détenues en novembre, avec un taux d'occupation de 103 % alors qu'il était en-dessous des 100 % au sortir du premier confinement. Dans le cadre des Journées nationales Prison, nous recevons Dominique Simonnot, ancienne journaliste nommée au mois d'octobre au poste de Contrôleuse générale des lieux de privation de liberté.
En prison, les cellules font quelque 9 mètres carré, et on y vit souvent à deux ou trois. Des directeurs de prison me disent que, bientôt, ils ne sauront plus comment faire. La population augmente, une quinzaine de maisons d'arrêt sont à plus de 150% de surpopulation. Et au retour des permissions de sortie ou dans le quartier arrivants, où il y a des quarantaines instituées, les directeurs de prison ne pourront pas pousser les murs. Faudra-t-il alors supprimer les permissions de sortie ? Ce serait terrible.
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Le gouvernement a reculé devant le fait de libérer des gens de prison. Or, les gens libérés au printemps dernier l'ont été à quelques semaines de leur fin de peine : ils seraient aujourd'hui libres. Nous allons de toute façon devoir vider nos prisons : la Cour européenne nous a condamnés par deux fois cette année (...) Le Covid est pour moi l'occasion de continuer ces libérations anticipées qui font du bien à ceux qui sortent et à ceux qui restent, en réduisant la promiscuité en prison.
Il faudrait montrer, expliquer ce qu'est une peine alternative. Porter un bracelet électronique est extrêmement contraignant . Effectuer un travail d'intérêt général, c'est travailler gratuitement par la communauté. J'espère que ces peines vont se développer. Dans l'esprit de chacun, la seule punition qui vaille est la prison. Mais c'est faux. Il y a mille façons de punir et qui ne consistent pas à enfermer les gens.
Pour aller plus loin :
- En savoir plus sur le Contrôleur général des lieux de privation de liberté
- Le 17 novembre, le CGLPL a alerté les ministres de la justice, de la santé et de l’intérieur sur la situation sanitaire dans les prisons
- " Conditions de détention : le Conseil constitutionnel exige une loi pour faire respecter la dignité humaine en prison", Le Monde, 02/10/2020
Le Choix musical de Dominique Simonnot ♪♫
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