David Bobée : "La culture a un rôle essentiel à jouer dans ce siècle qui s’ouvre"

Le nouveau directeur du Théâtre du Nord, David Bobée.
Le nouveau directeur du Théâtre du Nord, David Bobée.  ©AFP - Boris Horvat
Le nouveau directeur du Théâtre du Nord, David Bobée. ©AFP - Boris Horvat
Le nouveau directeur du Théâtre du Nord, David Bobée. ©AFP - Boris Horvat
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Le metteur en scène David Bobée, nouveau directeur du Théâtre du Nord (Centre Dramatique National et École d'art dramatique Lille / Tourcoing).

Avec
  • David Bobée Metteur en scène, fondateur de la compagnie Rictus, directeur du Théâtre du Nord (Lille)

_A_nnulation, occupation, casse tête de programmation... Diriger un Centre dramatique national est particulièrement complexe en ce moment. Notre invité en dirige deux, pour quelques mois du moins. Directeur depuis 2013 du Centre dramatique national de Normandie-Rouen, David Bobée a été nommé mi-février directeur du Théâtre du Nord (Centre dramatique nationale Lille / Tourcoing), où il succède à Christophe Rauck, parti diriger le Théâtre des Amandiers à Nanterre. 

Imaginer une politique culturelle, une traduction de ce qui se défend, artistiquement, dans la réalité de la vie des gens, dans la réalité du monde du travail donne énormément de poids et de sens à mon travail. Et la partie créative donne aussi beaucoup d'air, d'imaginaire, et permet d'échapper à un travail qui peut, en lui-même, être très lourd. Donc j'y trouve un certain équilibre. Et effectivement, le principe d'un CDN, c'est de nommer un ou une artiste à sa tête. La démarche créative devient donc la locomotive pour diriger une équipe, penser une relation au public, imaginer, animer un territoire.  Donc on peut tout-à-fait être artiste et être plutôt bon gestionnaire, en ayant vraiment à coeur la valeur, le sens, la mission de l'argent public qui nous est confié. 

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David Bobée est membre fondateur du colloque du collectif " Décoloniser les arts" et a été membre du Collège de la diversité mis en place par le ministère de la Culture entre 2015 et 2018. 

On le voit avec les étude statistiques de l'Ined : nous sommes à 30% de la population française qui n'est pas perçue comme blanche. Dès lors, que ce soit sur les plateaux de théâtre, de cinéma, de l'Opéra, de télévision, la représentativité de la diversité n'est pas au rendez-vous. On se dit donc que la culture de France met à la porte un tiers de sa population. C'est dangereux car, dans le meilleur des cas, cela crée des contre-cultures. Et dans le pire des cas, cela peut créer des "cultures contre". Je ne crois pas que la culture puisse à elle seule régler le problème du repli identitaire, mais je pense qu'elle a un rôle essentiel à jouer en termes de symboles, de représentativité, de reconnaissance de l'existence de l'autre, tout simplement.

_P_rotéger le secteur, c'est protéger les hommes et les femmes qui l'animent. Cela a été ma priorité depuis le premier jour. Au lendemain du discours du Président, j'ai lancé cette espèce de mot d'ordre d'annuler tout, de payer tout le monde. Et cela reste encore aujourd'hui ma ligne de conduite. En reportant telles quelles des saisons annulées, peut-être que l'on sauve les œuvres mais je ne sais pas si c'est la priorité. On parle de spectacles vivants : la priorité est donc de sauver les hommes et les femmes qui font la culture vivante. Lorsqu'un spectacle est annulé, c'est douloureux, cela participe au carnage, c'est clair, mais la priorité est de survivre à cette période. 

Pour aller plus loin : 

Le Choix musical de David Bobée :

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