

Nous recevons le photographe Frédéric Noy pour son exposition : "La lente agonie du Lac Victoria" qui se tient à Perpignan, ainsi que la journaliste et documentariste Inès Léraud, co-auteure (avec Pierre Van Hove) de la bande dessinée "Algues vertes : l’histoire interdite" (Delcourt, juin 2019).
- Frédéric Noy Photographe
- Inès Léraud
Il y a l'instauration d'abord de l'agriculture intensive en Bretagne, sur ce petit territoire qui représente 6% de la surface agricole utile. Bientôt ce territoire va produire la moitié des produits laitiers et de la viande en France. " Inès Léraud
Il y a deux tabous, le premier, d'où viennent ces algues vertes, et ça dès les années 1970, l'ancêtre de l'Ifremer, Institut français de l'étude de la mer va montrer que ces algues vertes sont donc liées à ces fameux nitrates agricoles utilisés dans le modèle intensif, mais il va falloir des années et des années voire des décennies, puisqu’aujourd’hui encore le doute est de mise dans la bouche de certains élus, de certains industriels, et dans le monde agricole en général sur le fait que ces algues vertes on ne sait pas encore très bien d'où elles viennent, alors qu'il a été montré et démontré qu'elles sont liées à 95% à l'agriculture intensive. Le deuxième tabou c'est les conséquences sanitaires de ces marées vertes, qui effectivement en pourrissant sur le littoral produisent un gaz mortel, l'hydrogène sulfuré, et ça c'est découvert par un médecin urgentiste de Lannion, à la fin des années 1980 et il va découvrir d'autres morts au fur et à mesure des années et lui, ainsi que des militants associatifs, des militants environnementaux vont devenir des lanceurs d'alerte sur ce phénomène, qui petit à petit commence à être reconnu. " Inès Léraud
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Je fais confiance à l'intelligence des gens qui regardent mes images, c'est le pari au départ". Frédéric Noy
L'esthétique vient de trois choses, la première c'est que les premiers photographes que j'admire ce sont des peintres, mon école de la photographie c'est le musée d'Orsay, le Louvre, je suis d'un classicisme pur ; le deuxième aspect, c'est un extrait du livre de Jorge Semprun sur L'Ecriture ou la vie, où il est dans un camp de concentration, ils font un grand débat sur comment faire passer des messages, et lui il dit "mais il est indispensable d'avoir de l'esthétique, parce que c'est l'esthétique qui accroche l'attention des gens et qui permet après de parler de ce qui est dessous ; et le troisième théorème qui sous-tend mon travail, c'est Victor Hugo qui dit : "La forme c'est le fond amené à la surface" donc si on travaille la forme, il est indéniable pour moi que le fond n'est pas très loin et le fond c'est ce qui m'intéresse vraiment de partager avec les gens, mais s'il n'y a pas de forme c'est difficile d’accrocher leur attention." Frédéric Noy
Ce qui est le plus terrible pour moi, c'est qu'il faut être dans ma position pour l'apercevoir, au sens où je ne suis pas directement une victime. C'est ça qui me touche le plus, c'est de voir que les premières victimes sont les gens qui sentent moins les coups." Frédéric Noy
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