Robin Renucci : "Favoriser une participation plus large à la vie culturelle est un enjeu démocratique majeur"

Le comédien et metteur en scène Robin Renucci, directeur des Tréteaux de France - Centre dramatique national.
Le comédien et metteur en scène Robin Renucci, directeur des Tréteaux de France - Centre dramatique national. ©Maxppp - Fred Durgit
Le comédien et metteur en scène Robin Renucci, directeur des Tréteaux de France - Centre dramatique national. ©Maxppp - Fred Durgit
Le comédien et metteur en scène Robin Renucci, directeur des Tréteaux de France - Centre dramatique national. ©Maxppp - Fred Durgit
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À quelques jours de la réouverture des lieux culturels, entretien avec le comédien Robin Renucci, directeur des Tréteaux de France - Centre dramatique national, président de l’Association des Centres dramatiques nationaux et membre du Haut Conseil de l’éducation artistique et culturelle.

Avec

Nous sommes à quatre jours de la réouverture des bars, des restaurants, mais aussi des théâtres. Tous ne rouvriront pas, pas tout de suite en tout cas, car certains manquent de moyens pour s'adapter, s'organiser. Pour les théâtres qui vont rouvrir, il va parfois falloir faire avec les mouvements d'occupation qui se poursuivent. En même temps, de nombreuses questions émergent : comment repartir et pour faire quoi ? Suffit-il d'accueillir de nouveau le public pour le retrouver ? Qu'est ce qui, ces derniers mois, nous a manqué ?

Le comédien, metteur en scène, Robin Renucci, dirige le Centre dramatique national itinérant des Tréteaux de France. Il préside l’Association des Centres dramatiques nationaux et est membre du Haut Conseil de l’éducation artistique et culturelle. Il est notre invité ce matin. 

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Avec la fermeture des théâtres, il nous a manqué la relation physique à l'autre : avec la voix, le son, qui ne passent pas par des outils techniques, avec des humains qui projettent les mots de poètes, des auteurs. La bataille des imaginaires à mener est plus importante que jamais. Notre imaginaire a été confiné, réduit à des outils. Ces outils sont intéressants, ils proposent beaucoup d'images. Mais cette relation physique qui fait que l'humain parle à l'humain est essentielle : la voix, l'échange symbolique du langage entre nous est ce qui nous fait humain.

_D_ès l'école, il faut promouvoir l'éducation artistique, multiplier les expériences esthétiques à tous les âges et à tous les niveaux de la formation. Il s'agit aussi de renforcer le soutien à la création artistique et de favoriser la plus large participation à la vie culturelle : cela demeure un enjeu démocratique majeur. La culture n'est pas une matière consommable à laquelle il suffirait d'avoir accès, ni un secteur économique qui se contenterait de vendre des biens. Elle est une relation au monde qui vise à la production de valeurs, d'idées, de langage. Encore faut-il pouvoir la vivre pleinement, de manière intime et partagée. 

Ce n'est pas parce que l'on n'a pas la connaissance de la culture qu'on n'est pas plein de culture. Et nous rencontrons, dans le cadre des Tréteaux de France, des communautés chargées de culture. _(...) L_a division aujourd'hui de nos sociétés, se joue entre ceux qui peuvent parler, qui peuvent dire et ceux qui n'ont pas la chance de pouvoir nommer. Quand on n'a pas les mots, on a la pulsionnalité : on se sent démuni et c'est là  qu'on devient violent. Cette capacité de résoudre les conflits par l'échange, la parole, cela s'apprend dès l'enfance, en famille, et les gens qui viennent à nous comprennent très vite, au delà du théâtre, qu'il s'agit de citoyenneté. 

Pour aller plus loin : 

Le Choix musical de Robin Renucci : 

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