C'est dans une France cofinée que devrait débuter le Ramadan en cette fin de semaine. Et les mosquées qui resteront fermées vont bouleverser la pratique du mois de jeûne cette année. Comment vivre sa foi dans ce contexte exceptionnel ? Pour en parler, Mohamed Bajrafil est l'invité des Matins.
- Mohamed Bajrafil Islamologue, théologien et essayiste
Ce jeudi à 18h, le Conseil français du culte musulman déterminera le début du mois de jeûne. Il pourrait commencer le lendemain. La nouvelle lune apparaîtra à 3 h 26, heure française, lors de la «nuit du doute». Les circonstances, inédites, chamboulent les rituels publics du ramadan. Sans retrouvailles en famille ni prières à la mosquée, les croyants sont renvoyés à une autre pratique. Comment vivre sa foi dans ce contexte exceptionnel ? Comment faire communauté quand chacun est tenu à distance de l’autre ? Que peut faire la religion pour traverser cette épreuve ?
Pour en parler, l’essayiste, islamologue et théologien Mohamed Bajrafil est l'invité des Matins à partir de 8h20.
Le Ramadan complémentaire du confinement ?
Le Ramadan est une pratique cachée, donc il cadre parfaitement avec le confinement. Là, il nous est donné la possibilité de combiner confinement spirituel et corporel. Mohamed Bajrafil
"On doit vraiment lutter pour que personne ne suive personne mais que tout le monde agisse en son âme et conscience. Tout le monde doit pouvoir choisir de jeûner ou non et de prier ou non."
On a donné à ce rite un caractère festif qui n’a rien à voir avec le ramadan en lui-même. On en a fait un moment de festivité alors que ça doit rester un moment de spiritualité. Mohamed Bajrafil
Quelles difficultés se posent ?
"Il y a le besoin de se voir dans les lieux de culte mais pour le bien de tous, il y a aussi la conscience de se dire qu'en ces temps d’épidémie il faut s’éloigner pour mieux vivre sa foi et pour mieux se retrouver ensuite."
Le Ramadan est la pratique qui va le mieux avec la pauvreté. Elle est la pratique idoine car on nous demande de nous priver et nous donne un esprit de solidarité incroyable.Mohamed Bajrafil
"Il y a une règle en Islam qui dit que quand le droit de Dieu est en opposition avec celui de l’homme, celui de Dieu tombe au profit de celui de l'homme. Cette règle permet de prioriser la vie. Donc, pour ceux qui font le ramadan et qui sont malades, il faut arrêter de jeûner. On peut d'ailleurs décaler son jeûne si il ne peut pas être fait pendant les dates du ramadan."
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