

En direct depuis Beyrouth, la journaliste Sahar Al Attar revient sur l'explosion qui, dans la soirée du 4 août 2020, a dévasté la capitale du Liban. Un coup de grâce pour ce pays déjà engouffré dans la crise économique, sociale, politique, et sanitaire la plus profonde de son histoire.
- Sahar Al Attar Rédactrice en chef du magazine économique libanais "Le Commerce du Levant"
Depuis l'explosion massive survenue dans son port, mardi 4 août autour de 18h, plus de 100 morts et 4000 blessés ont déjà été dénombrés parmi les décombres de Beyrouth, capitale dévastée qui se tenait déjà au bord du précipice. "Quand le soleil se lèvera, Beyrouth, ma ville, n'existera plus" écrit Patricia Khoder dans L'Orient-Le Jour, alors que se poursuit le décompte des morts et blessés, que les principaux hôpitaux de la ville sont ou bien détruits ou bien surmenés dans le contexte de crise sanitaire, et que s'accumulent les images de ce qui reste de Beyrouth : des débris, de la poussière, des vitres qui ont été brisées partout, jusqu'à 20 kilomètres à la ronde autour du lieu de l'explosion. Des images qui rappellent à notre invitée, Sahar al Attar, rédactrice en chef du Commerce du Levant, magazine économique libanais, "des scènes de guerre apocalyptique, comme lors des années 80 [période à laquelle le Liban était plongé dans une guerre civile sanglante]".
D'après les autorités libanaises, ce sont 2750 tonnes de nitrate d'ammonium, substance qui entre dans la composition de certains engrais, mais aussi d'explosifs, stockées dans un entrepôt du port de Beyrouth qui a explosé le 5 août 2020 à 18h.
Il s'agissait d'un navire qui transportait cette cargaison vers le Mozambique et qui s'est arrêté au port de Beyrouth en raison d'un problème technique. Les propriétaires ont fini par abandonner le navire, et les autorités l'ont gardé à Beyrouth afin de décider ce qu'ils en feraient. Mais ça, c'était en 2014. Sahar Al Attar
Quand on a entendu des explosions à Beyrouth, on a pensé à tout, un attentat, une attaque israélienne, à tout sauf à une simple négligence. Mais aujourd'hui, telle est notre réalité : celle d'un Etat libanais tout simplement négligeant. Sahar Al Attar

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