

Qui dit vacances d'été et déconfinement, dit besoin de pleine nature, de grands espaces et d'air pur. Ces vacances d'été sont d'ailleurs l’occasion pour les Français de (re)découvrir leur territoire. Quels rapports au temps, à l'espace et aux sens se jouent dans l'expérience du plein air ?
Valérie Chansigaud (Historienne des sciences et de l'environnement), Martin De la Soudière (ethnologue).
D'abord partir...
Dès l'annonce du confinement, les grandes villes ont perdu des habitants. Ceux qui le pouvaient se sont dit qu'il n'était pas question de rester enfermé dans un appartement. Un mouvement parfois critiqué : partir c'était potentiellement emmener le virus avec soi. C'était aussi pouvoir le faire quand d'autres n'avaient pas le choix.
Puis sortir... Un bout de square, de parc, de terrasses, de pré, de plage... juste être dehors, voir autre chose que ce que l'on a vécu autour de soi pendant deux mois. Sentir un autre air, recevoir le soleil ou la pluie. Bref, être dehors.
Voilà que sont arrivées les vacances. Et déjà, des spécialistes du tourisme nous disent que ceux qui sont en congés cherchent tout que le confinement n'était pas : de l'espace, du calme. Grand succès de la montagne, du sud ouest, de la Normandie, de la Bretagne cet été.
Cette expérience peut-elle modifier notre rapport à la nature, à l'extérieur, aux paysages ? Saisissons ce moment pour interroger la relation à notre environnement, aux vivants, à l'espace et au temps.
C'est le retour de la nature dans nos assiettes, dans nos comportements et même localement, dans nos aspirations et nos rêves. Martin de la Soudière
Arpenter le paysage, en montagne ...
"L'arpenteur ne marche pas beaucoup, il fait du sur place. D'une certaine manière, il entoure et mesure une surface. Il la connaît par cœur, il la pratique pendant une heure, deux heures, trois heures..."Martin de la Soudière
En faisant du surplace, on arrive à rentrer intimement, doucement, voire de manière très sensuelle dans le paysage jusqu'à toucher, pour les montagnards, les parois verticales, les nevets, les petites banquettes d'herbe, les rhododendrons. Martin de la Soudière

Retrouvez le site du photographe haut-pyrénéen Pierre Meyer ici.
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