La guerre russe en Ukraine entre dans son sixième mois. Au-delà de la terrible réalité des combats et des destructions que connaît le pays depuis le 24 février, quelles sont les conséquences du conflit pour les pays voisins ?
- Jacques Rupnik Historien, politologue, directeur de recherche émérite au CERI/Sciences Po
- Jean-Sylvestre Mongrenier Docteur en géopolitique, directeur de recherche à l'Institut Thomas-More et chercheur à l'Institut français de géopolitique
Cinq mois exactement après le début de l’invasion russe en Ukraine, la Russie continue de progresser dans le Donbass, où se concentrent désormais les attaques militaires qui ont déjà causé plusieurs milliers de morts civils. Mais le bouleversement qu’a connu le continent européen depuis le matin du 24 février ne se limite pas aux frontières ukrainiennes : de la mer Noire à la mer Baltique, c’est une onde de choc qui se déverse sur toute la région. Et les pays les plus proches sont en première ligne : sur la question des réfugiés, déjà, puisque c’est d’abord en Europe centrale et orientale que des milliers de civils ont fui les zones de combat. Et les menaces d’extension du conflit touchent des voisins directs, comme la Moldavie, ou bien ceux qui font partie du dessin militaire de Poutine, comme les pays Baltes. Enfin, le conflit bouleverse les équilibres politiques en Europe, et redessine les alliances diplomatiques.
Jacques Rupnik, historien, politologue, directeur de recherche émérite au CERI/Sciences Po Jean-Sylvestre Mongrenier***,*** chercheur à l’institut français de géopolitique, directeur de recherche à l’institut Thomas More, auteur de Le Monde vu de Moscou. Géopolitique de la Russie et de l'Eurasie post-soviétique (éditions PUF, 2020) expliquent les conséquences de ce bouleversement majeur de l'histoire européenne.
Sur la question des réfugiés, Jacques Rupnik explique que "la Pologne a reçu environ 3,5 millions de réfugiés, soit 10% de sa population. L'accueil par la population a été extraordinaire. Le contraste est saisissant avec la 'crise' migratoire de 2015, quand le pays n'avait pas du tout voulu accueillir les réfugiés du Moyen-Orient".
Pour Jean-Sylvestre Mongrenier, il faut rappeler que le départ des populations ukrainienne fait partie de la stratégie russe : "En toile de fond de ce conflit, on voit un véritable remaniement démographique aux allures de nettoyage ethnique. Les populations quittent les confins orientaux de l'Ukraine, l'Est et le Sud. Cela correspond aux objectifs géopolitiques russes : il s'agit de conquérir ces régions. Ce sont des transferts de populations."
Est-ce que le conflit risque de s'étendre ? Pour Jean-Sylvestre Mongrenier, "Poutine veut reconstituer l'enveloppe soviétique, c'est-à-dire récupérer des territoires dont il considère - parce qu'ils ont été à un certain moment sous domination russo-soviétique - qu'ils devraient revenir à la Russie. Cela couvre un très vaste espace qui va de la mer Noire à la Baltique Les pays baltes sont au cœur de cette ambition."
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