
La loi de programmation pluriannuelle de la recherche, présentée ce mercredi en conseil des ministres, promet un investissement inédit dans un système anémié. Le texte suscite pourtant de vives critiques : manque d'ambition budgétaire, aggravation de la précarité du monde scientifique...
Frédérique Vidal (Ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation), Samuel Hayat (politiste, chargé de recherche CNRS).
Sur la LPPR, loi de programmation pluriannuelle de la recherche présentée ce 22 juillet en Conseil des ministres, échanges ce matin entre la Ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation Frédérique Vidal, et Samuel Hayat, chargé de recherche au CNRS.
A propos de l'ambition budgétaire
Cela fait 40 ans qu'il n'y a pas eu une part du PIB consacrée à la recherche aussi basse en France. Quand on regarde cette proposition de 25 milliards sur dix ans, c’est en trompe l'œil parce qu'en 2021 ce qui est proposé sur ces 25 milliards c'est 300 millions d’euros. Comment croire un gouvernement qui nous dit : 'Je vais vous donner 25 milliards mais 99 % de cette somme vous ne l'aurez qu'après 2022', c'est-à-dire après la prochaine élection en sachant qu'évidemment que cette programmation n'engage absolument à rien... ? Nous ce qu'on demande ce n'est pas 25 milliards dans 10 ans. Ce qu'on demande c'est un refinancement immédiat. De ce point de vue-là, le gouvernement ne fait pas cet effort. Samuel Hayat
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Il y aura une part recherche dans le plan de relance. Mais la recherche a besoin de temps long, on a besoin de savoir, lorsqu'on lance notre recherche, qu'elle va pouvoir être financée de façon pluriannuelle. Le plan de relance, c'est quelque chose qui va nous permettre de répondre à cette crise : c'est deux ans pour relancer notre pays. La recherche a besoin de temps. La recherche a besoin de vivre. Frédérique Vidal
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