Simon Delétang pour sa pièce "Leurs enfants après eux" : "J'ai envisagé ce spectacle comme un éveil du printemps à l'ombre des hauts fourneaux"

"Leurs enfants après eux" mise en scène de Simon Delétang
"Leurs enfants après eux" mise en scène de Simon Delétang - crédit photo Jean-Louis Fernandez
"Leurs enfants après eux" mise en scène de Simon Delétang - crédit photo Jean-Louis Fernandez
"Leurs enfants après eux" mise en scène de Simon Delétang - crédit photo Jean-Louis Fernandez
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Nous recevons aujourd'hui dans Les Matins le metteur en scène Simon Delétang pour son spectacle "Leurs enfants après eux", adapté du roman de Nicolas Mathieu et présenté au Théâtre du Peuple dans les Vosges jusqu'au 4 septembre.

Avec

Simon Delétang est metteur en scène, comédien et directeur du Théâtre du Peuple à Bussang dans les Vosges depuis 2017. Il signe la mise en scène du spectacle « Leurs enfants après eux » présenté au Théâtre du Peuple du 12 août au 4 septembre. La pièce est une adaptation du roman de Nicolas Mathieu paru chez Acte Sud et Prix Goncourt 2018. 

Nicolas Mathieu a un sens de la formule confondant, on a l'impression parfois qu'il écrit au marteau, il a une manière de finir les phrases qui est vraiment bouleversante et j'avais envie qu'on entende ces mots là. Je n'ai rien changé du texte. 

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Une pièce sur la jeunesse et la France délaissée

"Leurs enfants après eux" se déroule dans les années 1990 et suit pendant plusieurs étés la trajectoire d'une bande de jeunes dans une vallée de l'est où les fourneaux sont éteints. Un territoire en pleine désindustrialisation qui sert de décor à l'histoire d'Anthony, de son cousin, de ses parents, de son désir d'être ailleurs, de ses premiers émois amoureux. 

C'est un coup de cœur de lecteur au départ et une sorte de considération pour le lieu lui-même. Je cherche toujours des grandes histoires à raconter au Théâtre du Peuple et je trouvais que cette histoire de jeunesse oubliée, de cette vallée décriée était comme une fresque. 

Nicolas Mathieu raconte la prise de conscience que quoi qu'il arrive, on revient toujours à sa classe. 

De jeunes acteurs sur scène

La pièce est interprétée par treize acteurs et actrices issues de la 80e promotion de l’Ensatt, l’Ecole nationale supérieure des arts et techniques du théâtre, dont Simon Delétang est le parrain. 

La jeunesse de ces élèves de l'Ensatt permettait de raconter les corps jeunes, une certaine réalité de ces tourments. Ça a été une sorte de double rencontre autour du roman et de ces jeunes acteurs. 

Je n'avais pas envie de leur demander de jouer des adultes ou de singer la vieillesse, des catégories sociales qui ne sont pas les leurs. J'ai envisagé ce spectacle comme un éveil du printemps à l'ombre des hauts fourneaux. De voir comment cette jeunesse va découvrir à la fois la sexualité mais aussi les inégalités sociales.  

Le Théâtre du Peuple : une utopie artistique 

Le théâtre du Peuple a été créé à la fin du XIXème siècle par Maurice Pottecher dont l'objectif était de donner à voir aux ouvriers de la manufacture et aux habitants de la région un théâtre exigeant et populaire. Le lieu, comme sa philosophie, ont perduré avec le temps, et Simon Delétang à la tête de l'institution depuis maintenant quatre ans met un point d'honneur à maintenir l'héritage politique instauré par son créateur il y a plus d'un siècle. 

Quel grand récit peut-on porter aujourd'hui sur cette scène fondée il y a plus de 125 ans dans l'idée de raconter que le théâtre peut-être accessible à toutes et tous? 

On est tous au service de ce lieu. 

"Notre besoin de consolation est impossible à rassasier"

Est proposé en parallèle au Théâtre du peuple à midi tous les week-ends, la pièce « Notre besoin de consolation est impossible à rassasier » adapté de l’essai de l’écrivain suédois Stig Dagerman.  

Ce texte est d'actualité perpétuelle. La recherche de la consolation c'est un rapport à la vie. 

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