

Bifurquer ? Boycotter les emplois destructeurs ? La jeunesse face au travail. Avec la sociologue du travail Dominique Méda et Rémi Vanel du collectif "Pour un réveil écologique".
- Dominique Méda Professeure de sociologie à Paris-Dauphine, Productrice chez France Culture
- Rémi Vanel Membre du collectif "Pour un réveil écologique"
Le samedi 30 avril, huit élèves d'Agro Paris tech ont profité de la cérémonie de remise de diplôme de leur école pour délivrer un message critique sur leur formation. Depuis, la vidéo a rencontré un écho considérable. Elle s'inscrit dans la lignée d'autres discours prononcés ces dernières années par des étudiants français : des tribunes, des prises de position nombreuse, invitant leurs employeurs et leurs écoles à accorder une importance plus grande aux enjeux environnementaux. Est-ce que la question environnementale, la crise climatique sont en train de transformer aux profondeurs le rapport des étudiants, des jeunes au travail ?
Avec Rémi Vanel, membre du collectif pour un réveil écologique et Dominique Méda, sociologue, spécialiste des questions liées au travail , directrice de l'institut de recherche interdisciplinaire en sciences sociales et co-titulaire de la Chaire "Reconversion écologique, travail emploi et politique sociale" au Collège d'étude mondiale. "Dans un certain nombres de grandes écoles et à l'université, une partie des jeunes se révoltent et souhaitent que leur formation change mais aussi que leur travail puisse changer les choses. Il souhaitent donc que emplois différents soient crées et que l'ensemble du système socio-productif se transforme. Cela a commencé il y a quelques années, mais ce mouvement croit et s'embellit, et l'audience qu'a recueillie cette vidéo est le signe que les choses bougent" analyse la sociologue. Il s'agit "d'une fraction très diplômée, très informée, avec la possibilité de se poser ce genre de questions : il faut pouvoir penser à la fin du monde avant la fin du mois", précise-t-elle.
"Nous essayons d'être très critique sur nos choix d'entreprises. Nous donnons au sein du collectif des outils pour tous les étudiants et actifs afin d'adresser les bonnes questions aux entreprises", raconte Rémi Vanel. "Nous mettons de côté les entreprises qui, au regard de ces informations-là, n'ont pas de réel engagement. Je suis personnellement prêt à gagner moins d'argent pour travailler dans une entreprise qui ne va contribuer à détruire le climat. Nous avons une marge de manoeuvre, autant en profiter. C'est un réel enjeu de recrutement pour les entreprises, c'est aussi pour cela que nous sommes entendus", poursuit-il.
Pour aller plus loin :
- " Tant pis si je gagne moins" : ils ont choisi de renoncer aux grandes ambitions professionnelles", L'Obs
- Tout savoir sur le collectif " Pour un réveil écologique"
- 2030, c'est déjà demain ! Un programme de transformation sociale et écologique, par le collectif Veblen
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