Peut-on être amies et venir de milieux sociaux que tout oppose ? C'est la question soulevée par Adolescentes, le nouveau documentaire de Sébastien Lifshitz qui a filmé durant 5 années le quotidien de deux jeunes femmes en devenir.
- Elisha Karmitz Directeur général du groupe MK2
- Sébastien Lifshitz Cinéaste
Adolescentes, c’est le titre du dernier documentaire du réalisateur Sébastien Lifshitz qui sort dès demain en salles. Un projet de grande envergure puisque le cinéaste – à qui l’ont doit notamment les films Bambi ou encore Les Invisibles - a cette fois choisi de suivre durant 5 années Anaïs et Emma, deux adolescentes inséparables, de la classe de 4e jusqu’à leur entrée dans l’âge adulte. Si ce documentaire immersif fait la chronique des premières fois, de la complicité, des émotions adolescentes et de la France des cinq dernières années, il pose également des questions d’ordre politique quant à la liberté de chacun d’échapper à son destin. Car si Anaïs et Emma sont, à 13 ans, les meilleures amies du monde, tout les sépare d’un point de social : leurs familles, leurs rêves et surtout leurs parcours scolaires.
L’amitié d’Anaïs et d’Emma a-t-elle pu dépasser le déterminisme social ? Comment est né ce projet ambitieux ? Les adolescents d’aujourd’hui sont-ils si différents de ceux d’hier ?
Pour en parler, Sébastien Lifshitz, réalisateur d’Adolescentes est l’invité des Matins. Il sera rejoint par Elisha Karmitz, directeur général du groupe MK2 ainsi que Guy Walter directeur de la programmation du « MK2 Institut », nouvelle structure du groupe qui accueille en cette rentrée des conférences et des masterclass.
Un film pleinement documentaire
C'est un film documentaire qui utilise la grammaire la fiction. Une musique de film a été composée, il y a une attention particulière au cadre et le montage est très resserré. Mais tout ce que vous voyez est la pure réalité de ces cinq années passées avec Emma et Anaïs - Sébastien Lifshitz
Des situations plus fortes que le dispositif qui les entoure
"J'avais cette chance d'avoir du temps. Grâce à la récurrence des tournages - on y allait deux, trois jours par mois - elles se sont très vite acclimatées à la caméra. Les gens ont toujours conscience d'être filmées dans un documentaire, mais avec le temps, les filles l'ont oubliée. Au début, elles étaient tentées par le show, elles voulaient m'offrir un personnage fantasmé d'elles-mêmes mais au bout de deux heures elles s'épuisaient et le naturel revenait au galop. Et pour moi, le film commençait.
Un cinéma du réel ?
Je trouve magnifique de filmer la réalité d'anonyme. Il y a une forme de fascination à pouvoir s’immiscer dans la vie de monsieur ou madame tout le monde. Pouvoir voir ce que les ados comprennent du monde d’aujourd’hui, devoir dire qui ils sont, ce qu'ils veulent... la plupart du temps ils sont perdus avec cette question, ils flottent. J'aime être dans leur réalité. Si j'avais écrit, j'aurais eu un fantasme de l'adolescence. La réalité m'offre en permanence quelque chose de tellement vrai. En tant que metteur en scène, il faut que je trouve la distance, la grammaire juste.
Lancement du MK2 Institut, en partenariat avec France Culture
"La complexité attractive est au centre du projet. L'idée est d'ouvrir un espace de dialogue où on approfondit des sujets. Au programme, les écrivains Erri Luca, Hélène Cixous ou encore la présentation par de jeunes chercheurs de leur objet d'étude..."
L'équipe
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