Le Rassemblement national entre en force à l’Assemblée. Le fruit d’une banalisation de l’extrême-droite ou d’une stratégie de parti bien rodée ?
Avec 89 députés, le RN est appelé à jouer un rôle important dans l’opposition au gouvernement.
Nos invités analysent ce résultat inédit, et se demandent quelle ligne de conduite les élus d’extrême-droite pourraient adopter, entre la tentation tribunitienne et les promesses de Marine Le Pen d’être une “opposition constructive”.
L'échec du Front républicain
Pour Gilles Ivaldi, le score du Rassemblement national à l’Assemblée nationale, est une surprise pour la plupart des observateurs. "Personne ne l’avait anticipé, même pas Marine Le Pen. Depuis dimanche on se demande ce qui a pu jouer, et on pense notamment à la question du Front républicain. Jusqu’à présent c’était un mécanisme qui permettait de limiter la diffusion du FN, puis du RN dans les seconds tours."
Gille Ivaldi parle même « d’oraison funèbre du Front républicain ». "On voit à quel point ce processus historique a été mis à mal. Il faut se rappeler que les premières brèches datent des années 2010, lorsque la droite adopte le principe du « ni, ni » : ni gauche, ni FN. Ce qui donne une certaine légitimité à ce dernier. Dans ces dernières élections, on a vu que la majorité présidentielle a sans doute été un peu ambigüe dans son appel au Front républicain, ou n’a pas assez clairement rappelé le barrage à l’extrême droite."
Dimanche soir à Hénin-Beaumont
Antoine Marette suit le Rassemblement national depuis septembre 2020. Il a notamment suivi les deux dernières soirées électorales organisées par le RN à Hénin-Beaumont : "Ils ne s’attendaient tellement pas à ce score, que pour la premier tour ils ont fait ça dans une petite salle associative avec très peu de places. Il y avait quelques journalistes, quelques militants. Pour le deuxième tour, ils ont organisé une soirée électorale avec beaucoup plus monde dans une salle qui s'est peuplée à mesure que les résultats tombent. À partir de 20h, les militants sont arrivés et ça a été la fête que personne n’attendait."
Nos invités :
- Gilles Ivaldi, chargé de recherche au CNRS et au CEVIPOF, spécialiste des partis de droite radicale.
- Antoine Marette, journaliste politique de la rédaction de France Culture, en charge de l’extrême droite.
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