Économie : la croissance, oui mais... avec l'économiste Daniel Cohen

À la caisse d'un supermarché
À la caisse d'un supermarché ©Getty - Luis Alvarez
À la caisse d'un supermarché ©Getty - Luis Alvarez
À la caisse d'un supermarché ©Getty - Luis Alvarez
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Si le gouvernement se veut rassurant à propos de la croissance, la reprise économique ne se fait pas sans tensions et aléas.

Avec
  • Daniel Cohen Économiste et directeur du département d'économie de l'École normale supérieure, Président de l'École d'économie de Paris

Entre tensions d’approvisionnement et bourses dans le rouge, la reprise économique ne se fait pas sans heurts.  Le variant Omicron, qui a immobilisé de nombreux travailleurs, assombrit-il les perspectives de relance ? Si les difficultés d’approvisionnement entravent l’investissement, une des principales craintes pour l’avenir proche reste celle de l’inflation. L’augmentation des prix, partie pour durer, fait planer un risque sur la consommation des ménages mais aussi sur les entreprises.  

En clair, malgré des signes encourageants du côté de la croissance, et un taux de chômage qui pourrait être à la baisse dans les mois à venir, les difficultés sont encore d’actualité.  Le gouvernement tâche de répondre à ces données, entre autres avec l'indemnité inflation et la hausse du taux du Livret A.  

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En période électorale, les sujets économiques et sociaux sont-ils suffisamment pris en compte par la classe politique ? Selon plusieurs sondages récents, la crise sociale et le pouvoir d’achat sont au cœur des préoccupations des citoyens appelés aux urnes dans quelques mois. La dette continue d’animer quelques timides débats, et l’impôt sur la succession a réalisé une percée dans la campagne.  

L'inflation ne touche pas les ménages de la même manière. Il y a une moyenne de l'augmentation des prix, mais c'est très variable d'un ménage à l'autre. Les ménages les plus pauvres, les plus isolés, ceux qui vivent dans des passoires thermiques... sont beaucoup plus impactés. Certains ménages vont accuser une perte du pouvoir d'achat considérable. 

L'augmentation des salaires pose une question générale : qui la décide ? Une manière d'augmenter les salaires, c'est augmenter le salaire minimum. C'est la proposition de beaucoup de candidats à gauche. Les Allemands se préparent à une hausse monumentale du salaire minimum.  Ce sera intéressant à suivre. 

Quand on regarde la part du patrimoine héritée, elle a doublé. En 1970, l'héritage ne représentait que 35% de la fortune globale. Aujourd'hui, les chiffres sont presque inversés. On va aller vers 70%. Chaque année en France, 15% du PIB se transmet. Et on crée une société patrimoniale. Il y a une réflexion à avoir. 

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