Comment une épidémie prend fin ? Pour en parler nous recevons Samuel Alizon, spécialiste de l’évolution des maladies infectieuses.
- Samuel Alizon Directeur de recherche au CNRS, spécialiste de l’évolution des maladies infectieuses
Alors que la France attaque sa troisième semaine de déconfinement, le nombre de personnes en réanimation, décédées ou contaminées continue sa baisse. Le pont de l'Ascension a donné lieu à de nouveaux ajustements. Les lieux de culte rouvrent partiellement. De nouvelles dérogations sont mises en place pour se déplacer au-delà de 100 km. Le second tour des élections s’organise... Si les autorités jugent qu'il est trop tôt pour tirer des conclusions sur l’épidémie, certains scientifiques n'hésitent plus à dire qu’elle est derrière nous. Les indicateurs, qui vont dans un sens positif, sont-ils le signe de la fin de l’épidémie ? Quand pourrons-nous l’affirmer ? Comment les pandémies se terminent ?
Pour en parler, nous recevons Samuel Alizon, directeur de recherche au CNRS, spécialiste de l’évolution des maladies infectieuses.
L'épidémie est-elle derrière nous en France ?
"C'est ce qu'on espère, mais l'épidémie ne va pas disparaître du jour au lendemain. Elle est toujours là, on pense qu'elle est en décroissance. Il y a toujours un délai de ce qu'on voit de l'épidémie et son état. La décroissance est quelque chose de lent".
L'hypothèse des vaccins ou de l'immunité est dans une perspective où l'épidémie est sous contrôle. Vu que la saisonnalité ne semble pas jouer sur la transmission, pour que les populations soient protégées, l'immunité reste le meilleur pari.
Des modèles déboussolés pour prédire l'évolution de l'épidémie
"C'est la première fois que les modélisateurs sont sur le devant de la scène à l'échelle internationale. On utilise aujourd'hui des outils développés pendant l'épidémie d'ebola. La modélisation est une science qui évolue constamment, qui dépend des hypothèses. Le problème avec cette épidémie est la transmission par les personnes asymptomatiques".
Les estimations sur lesquelles on s'appuie viennent de contexte où on a testé tout le monde. Il y a beaucoup d'hypothèses qui sous-tendent les modèles, notamment que la virulence est identique partout.
"Une maladie infectieuse, c'est compliqué car c'est une sorte de ménage à trois : l'hôte, le virus, l'environnement. Pour faire la part des choses, il faut mettre en place des études qui sont complexes".
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