Le malaise agricole français appelle-t-il à une révolution ou à des évolutions ?
- Laure Darphin agricultrice « Terres de lien », gérante de la ferme de Bâlon en Côte d’Or.
- Marc Dufumier agronome, professeur émérite à l'Agroparistech
L’agriculture française est saluée dans le monde comme un modèle à suivre, sa production s’arrache à l’international, les français se précipitent cette semaine, et comme chaque année, au salon de l’agriculture, et les politiques rivalisent de déclarations d’amour à l’égard des agriculteurs. Tout devrait aller pour le mieux dans le meilleur des mondes pour l’agriculture nationale, et pourtant l’ambiance est morose : agriculteurs incapables de se verser un salaire, suicides d’exploitants, polémiques incessantes sur les pesticides, consommateurs avides de bio mais allergiques à la dépense, guerre des prix menée par les distributeurs, menace du réchauffement climatique. Le malaise agricole français appelle-t-il à une révolution ou à des évolutions ?
Pour en discuter aujourd’hui dans Les Matins de France Culture, Guillaume Erner reçoit Marc Dufumier et Laure Darphin.
Avec la politique des prix menée au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, nous sommes devenus excédentaires dans de nombreux domaines. Et plutôt que de mettre en place des quotas, on a mis en place des subventions compensatoires et encourager les agriculteurs à continuer de produire toujours la même chose plutôt que de produire des produits dont on est déficitaires : les légumineuses, les oléagineux, le haricots, le petit pois, le soja..
Le lait que l’on trouve pas cher en supermarché nous coûte en réalité très cher : les coûts ne sont plus dans le prix du produit au supermarché mais dans des coûts cachés : les impôts, le coût de l’eau potable dont on doit retirer les traces de désherbant..
Il faut qu’on rémunère les agriculteurs pour les services environnementaux rendus, des services d’intérêt général : on doit rémunérer ceux qui contribuent à absorber le dioxyde de carbone grâce à leur terre et à réduire donc le réchauffement climatique, ceux qui font pousser des haies pour faire revenir la biodiversité.. Je suis prêt à payer pour ça.
Ça fait du mal au bio que de l’idéologiser, le bio n’est pas une religion : la vraie question du bio, c’est une question sanitaire, de qualité des produits et de respect de l’environnement.
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