Fantômes au musée d’Orsay : l’artiste Sophie Calle est l’invitée des Matins

.
. - Sophie Calle, Orsay, 1981 Photo  Sophie Calle © ADAGP, Paris 2022
. - Sophie Calle, Orsay, 1981 Photo Sophie Calle © ADAGP, Paris 2022
. - Sophie Calle, Orsay, 1981 Photo Sophie Calle © ADAGP, Paris 2022
Publicité

L’artiste Sophie Calle invoque les fantômes du musée d’Orsay où elle a vécu clandestinement il y a quarante ans, alors qu’il n’était encore qu’un hôtel désaffecté. Elle est de retour au musée dans l’exposition « Les fantômes d’Orsay » en collaboration avec l’archéologue Jean-Paul Demoule.

Avec

Sophie Calle est artiste plasticienne, photographe, réalisatrice, écrivaine et même détective. Depuis quatre décennies, elle expose dans le monde entier une œuvre peuplée de dormeurs, de diseuses de bonne aventure, d'amants en fuite, de strip-teaseuses, des membres de sa famille et aussi... de fantômes. 

En ce moment même on peut découvrir son œuvre au musée d’Orsay dans l’exposition « Les fantômes d’Orsay » conçue en collaboration avec l’archéologue Jean-Paul Demoule. Un musée qu'elle connait bien puisqu'elle y a vécu il y a quarante ans lorsque le lieu était encore un hôtel désaffecté. 

Publicité

Du 15 mars au 12 juin 2022, le musée d'Orsay accueille "Les Fantômes d’Orsay", exposition de Sophie Calle conçue avec l'archéologue Jean-Paul Demoule. "L’ascenseur occupe la 501" est le livre qui accompagne cette exposition publié chez Actes Sud. 

Trouver refuge dans l’ancien hôtel d’Orsay désaffecté

"Je pousse toutes les portes fermées que je trouve", commence Sophie Calle. "Je me promenais et il y avait cette petite porte le long des quais de la Seine. J’étais un peu perdue, à Paris, sans savoir vraiment ce que j’y faisais. Elle s’est ouverte. L’endroit était totalement vide et majestueux. L’hôtel était abandonné depuis plusieurs années". L’artiste nous parle des animaux morts qu’elle y a trouvés et des traces de l’absence sous la forme des fiches des anciens clients qui dataient de 1940, des relevés de gaz, des notes laissées à un certain Oddo, l’homme à tout faire. "Je ne savais pas trop ce que j’y faisais mais n’y dormais pas car j’avais trop peur pour cela. J’y allais tous les jours pour être seule et m’y réfugier"

Retrouver le mystère de l’hôtel dans le musée d’Orsay pendant le confinement 

Après quarante deux ans, le projet a vu le jour l’année dernière et plus particulièrement lorsque Donatien Grau, chargé des contrepoints contemporains au Musée d’Orsay, invite Sophie Calle à visiter seule le musée en plein confinement. "Je suis tombée sur les tableaux endormis, confinés du musée d’Orsay. Il y avait le même silence que j’avais quitté dans l’hôtel, la même obscurité. Le contexte n’était pas le même mais je retrouvais ce mystère"

Exhumer les vestiges du passé d’Orsay en archéologue 

Exhumer tous ces objets et toutes ces fiches collectés quarante ans plus tôt dans l’hôtel d’Orsay représente pour Sophie Calle un travail archéologique. "Je me suis dit qu’un archéologue ferait ça beaucoup mieux que moi. J’ai demandé à l’archéologue Jean-Paul Demoule d’analyser mes photographies et les objets. Il a décidé d’adopter le point de vue d’un archéologue du futur qui ne comprendrait rien à ces objets et qui se tromperait sur leur nature". 

L'équipe