Festival de Cannes : les salles obscures reprennent des couleurs

Sièges rouges d'un ancien grand théâtre et cinéma, Beauvais, France.
Sièges rouges d'un ancien grand théâtre et cinéma, Beauvais, France. ©Getty - Samuel Boivin
Sièges rouges d'un ancien grand théâtre et cinéma, Beauvais, France. ©Getty - Samuel Boivin
Sièges rouges d'un ancien grand théâtre et cinéma, Beauvais, France. ©Getty - Samuel Boivin
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La 76e édition du festival de Cannes s'est ouverte, sous la houlette de sa nouvelle directrice Iris Knobloch et d’un jury présidé par le réalisateur Ruben Östlund. Les films de la sélection seront dans les prochains mois à l’affiche de nos cinémas, mais réussiront-ils à trouver leur public ?

Avec
  • Eric Marti Directeur général de Comscore France (« leader pour les données et l’analyse du box-office mondial")

Un taux de fréquentation des salles de cinéma en légère hausse

Les salles françaises connaissent une reprise compliquée des fréquentations depuis la pandémie, même si la tendance semble s'inverser depuis quelques semaines grâce au succès de films grand public. Doit-on s'attendre à un retour à la normale en 2023 ? "En France, on a toutes les raisons de se réjouir, indique le directeur général de Comscore Movies France, Eric Marti. On est l'un des deux ou trois pays dans lesquels la reprise a été la meilleure dès 2022. Mais surtout - et cela se confirme depuis le début de 2023 - on a retrouvé des niveaux de fréquentation certes un peu bas, mais équivalents à la période précédant la crise. On a même été pendant trois semaines au-dessus de la moyenne de la période 2015-2019". Il ajoute que “si l'on considère qu'en France, on ne parle que de fréquentation, mais qu'il y a aussi une augmentation modérée du prix des billets, le marché en valeur est équivalent, voire supérieur à ce qu'il était avant la crise”.

Une combinaison entre films français et américains

Quels sont ces films qui ont permis aux salles de cinéma de retrouver leur fréquentation, avec des niveaux en hausse par rapport à avril 2022 ? “Le marché fonctionne avec deux jambes, analyse Eric Marti. Il faut qu'il y ait une zone américaine avec des grands films qui attirent un grand public. Sur ce point, on a été servis depuis le début de l'année avec les films “Avatar” et “Super Mario Bros”. Mais il faut aussi avoir une zone française et que les deux fonctionnent ensemble. Et l'année a très bien commencé également avec le film "Tirailleurs" de Mathieu Vadepied, qui a fait plus d'un million d'entrées. Ensuite, on a eu "Mon Crime", de François Ozon, qui fait aussi plus d'un million d'entrées. Et puis “Alibis.com” avec 4,3 millions d’entrées, “Astérix et Obélix”, avec 7,6 millions d'entrées. On a donc une multitude de films français qui ont bien fonctionné. C'est le meilleur signe pour la santé du marché”, conclut-il.

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"Tous les publics sont revenus"

“Lorsque l'on analyse les niveaux de fréquentation actuels, et la diversité des films qui fonctionnent, tous les publics sont revenus, relève Eric Marti. C'est très clair. Par contre, encore une fois, ils ne vont pas nécessairement voir la même chose ”. Il ajoute que “les succès durent longtemps, que ce soit des grands films d'action, “Top Gun” ou “Sur les chemins noirs”, c'est plusieurs semaines de succès. Donc, il y a probablement un effet de bouche à oreille par le public qui est encore un peu plus fort qu'avant”.

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