

Faut-il dissoudre les groupuscules d’extrême-droite ? Nous tenterons de répondre à cette question en compagnie de Jean-Yves Camus, politologue et directeur de l'Observatoire des radicalités politiques, de la Fondation Jean-Jaurès.
- Jean-Yves Camus politologue, co-directeur de l'Observatoire des radicalités politiques à la Fondation Jean-Jaurès
C’est une déclaration inédite. Gérald Darmanin a évoqué mardi dernier la dissolution de Génération identitaire. Ce groupuscule d’extrême-droite connu pour ses actions chocs a une nouvelle fois frappé lors d’une opération anti-migrants dans les Pyrénées. Le ministre de l’Intérieur s’est dit “scandalisé” et a demandé une enquête visant la dissolution éventuelle du groupuscule. Une dissolution réclamée de longue date par plusieurs associations et partis politiques.
Mais face au renouveau des franges radicales de l’extrême-droite, la dissolution est-elle la meilleure option ?
On ne peut pas se mettre à interdire toutes les organisations qui prônent la radicalité dans le champ politique. Non seulement c'est une décision qui doit rester exceptionnelle, mais elle est sévèrement encadrée par l'article L. 212 1 du Code de la sécurité intérieure, qui reprend une vieille loi de 1936 sur les groupes de combat et milices privées.
La dissolution comme acte politique
Il s'agit pour un ministre de l'Intérieur d'affirmer son autorité et d'affirmer que tel ou tel problème est sérieux, que ce soit les mosquées radicales ou que ce soit les groupes d'extrême droite. Si la pression est véritablement trop forte, alors le ministre ne peut plus faire grand-chose, sinon prononcer la dissolution.
Un groupuscule pas si dangereux ?
En termes de dangerosité, quand on compare avec les images qu'on a vues de la prise d'assaut du Capitole le 6 février, je n'imagine pas les militants Génération identitaire déclencher ou participer à une telle opération.
Génération identitaire, c'est avant tout de la mise en scène permanente d'actions coup de poing. Ce sont des gens qui manient très bien les outils médiatiques, la vidéo, les réseaux sociaux et qui se filment en action sur les plateformes de vidéos pour décupler l'impact.
Les liens avec le Rassemblement national
Il y a d'anciens cadres de la mouvance identitaire qui sont devenus des élus du Rassemblement national ou des collaborateurs d'élus du RN. Mais sur la question de l'idéologie, Marine Le Pen ne se prononce pas sur le grand remplacement. Elle a quelques préventions sur cette idée qu'elle trouve avec un arrière plan complotiste.
Elle ne se prononce pas davantage sur la "re-migration", c'est-à-dire renvoyer de manière autoritaire des étrangers non européens dans leur pays d'origine. Le Rassemblement national n'est plus sur la thèse de l'inversion des flux migratoires mais sur l'arrêt des flux migratoires. Ce n'est pas complètement la même chose.
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