Guerre en Ukraine, inflation… Les nouveaux défis économiques de l’Europe

Drapeaux de l'Union européenne flottant sur le bâtiment Berlaymont de la Commission européenne à Bruxelles, Belgique
Drapeaux de l'Union européenne flottant sur le bâtiment Berlaymont de la Commission européenne à Bruxelles, Belgique ©Getty
Drapeaux de l'Union européenne flottant sur le bâtiment Berlaymont de la Commission européenne à Bruxelles, Belgique ©Getty
Drapeaux de l'Union européenne flottant sur le bâtiment Berlaymont de la Commission européenne à Bruxelles, Belgique ©Getty
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Depuis le début de la guerre en Ukraine, l'Europe fait face à de nouveaux défis économiques. Alors que l'inflation augmente et que la croissance est en berne, que peuvent les banques face aux crises que nous traversons ?

Avec
  • Odile Renaud-Basso Présidente de la Banque européenne de reconstruction et de développement
  • Natacha Valla Doyenne de l'École du management et de l'innovation à Sciences Po, ancienne directrice générale adjointe chargée de la politique monétaire à la Banque centrale européenne

Inflation galopante, croissance en berne… L'Europe est-elle en mauvaise santé économique ?

Le rôle de la Berd dans le soutien à l'Ukraine

"C'est une institution qui a été créée à l'initiative de la France au moment où la Russie, soit l'Union soviétique, s'effondrait, et donc pour soutenir la transition des pays de l'ex-Union soviétique, explique Odile Renaud-Bassot. C'est une banque internationale qui a 71 actionnaires et l'objectif était alors d'aider à la transition vers une économie de marché, vers une démocratie. On a beaucoup soutenu les infrastructures mais aussi le secteur privé, parce qu'on est une banque dont l'objectif est de financer les deux tiers de ses investissements dans le secteur privé. Donc on continue à faire cela en Ukraine et à financer les banques et les entreprises, mais aussi, compte tenu de l'urgence des besoins, on a beaucoup travaillé avec les entreprises publiques, notamment le secteur électrique, pour permettre d'approvisionner le pays."

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Chute du PIB, déficit budgétaire, dans quel état se trouve l'économie ukrainienne ?

Odile Renaud-Bassot fait état d'un "choc énorme. Le PIB a diminué de 30 %, ce qui est colossal. Mais aujourd'hui l'Ukraine connaît une situation de stabilisation, avec des chiffres de croissance et un PIB plus réduit, mais qui restent à peu près stable. La zone de conflit dans le Donbass, dans l'est et dans le sud a atteint des niveaux de destruction extrêmement importants. La population est partie. Donc il y a eu un énorme flux migratoire au sein de l'Ukraine, avec des personnes déplacées, mais aussi vers l'extérieur. Il y a plus de 8 millions de personnes qui ont quitté le pays. Par contre, dans le reste du territoire, les choses continuent de fonctionner. Il y a une économie de guerre dans le sens où il y a un énorme déficit budgétaire et il y a une aide internationale colossale."

Odile Renaud-Bassot identifie "deux raisons pour le déficit budgétaire. D'une part, il y a des dépenses militaires qui augmentent de façon très considérable. D'autre part, il y a l'activité réduite. Avec un PIB qui est réduit de 30 %, les recettes fiscales diminuent aussi très fortement. Mais le pays reçoit une aide internationale extrêmement importante. L'aide financière représente plus de la moitié du déficit budgétaire. Donc cela permet de stabiliser l'économie."

Inflation galopante en Europe : comprendre le rôle de la BCE

"La Banque centrale européenne est une institution publique, explique Natacha Valla. Ce n'est pas du tout une banque commerciale. C'est la dépositaire de la souveraineté monétaire de la zone euro. Elle préserve l'euro, elle émet l'euro et elle en est garante de sa valeur et de la confiance qu'on peut avoir en notre monnaie. La BCE conduit la politique monétaire. Elle n'a rien à dire sur la politique budgétaire. En revanche, quand elle conduit sa politique monétaire, quand elle décide d'acheter de la dette publique, quand elle décide de relever les taux d'intérêt, les conséquences de ces décisions sont politiques. Mais le principe qui génère la décision en principe, dans les textes, n'est pas du tout politique. On regarde la situation macroéconomique de la zone euro, c'est-à-dire qu'on regarde quel est l'état de la croissance, quel est l'état du chômage."

"Le rôle principal de la BCE, c'est de s'assurer que les prix n'augmentent pas trop vite. C'est la stabilité des prix, qui est définie aujourd'hui autour de 2 %. La banque centrale contrôle aussi la stabilité du côté du système bancaire, du côté de la finance en général. On s'est recentré sur l'idée que la stabilité des prix, c'est le cœur de métier de la BCE, en s'assurant que l'emploi et la croissance nous soient quand même en soutien. C'est la philosophie, la raison d'être, le moteur des décisions qui sont prises par la Banque centrale européenne", conclut Natacha Valla.

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