Le grand entretien sur la culture avec Hervé Juvin, député européen du Rassemblement national

Député européen, Hervé Juvin est souvent considéré comme un intellectuel de premier plan du RN, avec une dizaine de livres à son actif. Ici, en 2019.
Député européen, Hervé Juvin est souvent considéré comme un intellectuel de premier plan du RN, avec une dizaine de livres à son actif. Ici, en 2019. ©AFP - Eric Piermont
Député européen, Hervé Juvin est souvent considéré comme un intellectuel de premier plan du RN, avec une dizaine de livres à son actif. Ici, en 2019. ©AFP - Eric Piermont
Député européen, Hervé Juvin est souvent considéré comme un intellectuel de premier plan du RN, avec une dizaine de livres à son actif. Ici, en 2019. ©AFP - Eric Piermont
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L’eurodéputé Rassemblement national et essayiste Hervé Juvin répond aux questions de Guillaumer Erner à propos du programme de Marine Le Pen, de la campagne présidentielle, et de la place des idées et de la culture dans ces derniers.

Avec
  • Hervé Juvin Essayiste et économiste, député européen Rassemblement national / Parti Identité et Démocratie

Hervé Juvin, figure de la campagne de Marine Le Pen, en est aussi un visage original. Cet essayiste et député européen affirme que l’écologie se trouve dans son camp, et entend prouver que le Rassemblement national peut attirer à lui des citoyens issus de la droite comme de la gauche, ainsi que de secteurs comme celui de la culture où son ancêtre Front national a longtemps eu mauvaise presse.

Au lendemain du débat d'entre-deux-tours entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen, Hervé Juvin estime que "Marine Le Pen a été une solide forteresse" : "Elle a fait face à beaucoup d'arrogance, du mépris, beaucoup d'affirmations fallacieuses, mensongères. Je crois qu'elle a tenu sur un discours qui rassure les Français, un discours qui tend à unir des Français qui ont été terriblement divisés au cours du quinquennat passé". Il répondait aussi à nos questions en écho à l'entretien accordé il y a quelques jours à France Culture par le président-candidat.

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Comme personne
4 min

L'unité nationale par la distinction des citoyens

Au cœur du programme à nouveau défendu par le Rassemblement national dans sa conquête de l'Élysée, la priorité est de "rebâtir l'unité nationale", souligne le député européen. Cet engagement passe par la distinction entre "ceux qui sont citoyens français et ceux qui ne le sont pas" :

"Il est parfaitement légitime d'établir cette différence, parce que c'est la condition même de l'identité nationale et des mutualités nationales au cœur de notre pacte de protection sociale. Donc, je pense que Marine Le Pen, très clairement dans ce domaine, a rétabli la citoyenneté dans ce qu'elle doit être : un Français, la France préfère."

Le Rassemblement national et l'"extrême droite"

Le parti de Marine Le Pen entend aujourd'hui se défaire de l'étiquette d'extrême droite. Hervé Juvin lui préfère d'autres termes. "Le mouvement patriote que représente Marine Le Pen, aujourd'hui, s'apparente davantage à la naissance du gaullisme", affirme-t-il.

Le Billet politique
4 min

Contre une économie numérique "totalitaire"

Auteur d'un essai économique intitulé Chez nous pour en finir avec une économie totalitaire, publié aux Éditions de la Nouvelle Librairie, le représentant du Rassemblement national se prononce contre le dérèglement de l'économie classique par le pouvoir des Gafam :

"Le plus important pour moi, c'est le changement de nature de ce qui s'est appelé économie libérale ou capitalisme libéral, qui nous a conduit à un degré inouï de prospérité, de confort, de satisfaction de nos besoins et qui est en train de devenir totalitaire. Je suis extrêmement inquiet par la fuite en avant de la technologie, par le contrôle numérique et l'obsession des écrans numériques sur nos vies."

Politique !
31 min

Sur la privatisation de l'audiovisuel public

Marine Le Pen se propose de privatiser l'audiovisuel public. Cette mesure s'inscrit dans la vision culturelle du Rassemblement national, portée par l'ambition de défendre "la voix de la France et la culture française". Celle-ci serait portée par des "aménagements de capital" :

"Nous créerons un indicateur, le RNTE, la responsabilité nationale et territoriale des entreprises, et nous inciterons les investissements en priorité dans les entreprises qui servent l'intérêt national. C'est tout le sens de ce que j'ai appelé la respiration. Ceux qui portent la voix de la France disposeront d'un capital et de moyens accrus, parce que nous avons une grande ambition à la fois pour porter la culture française, porter la vision française du monde, une vision non-aligné. Et cela peut expliquer ce projet de privatisation que j'appellerais plus volontiers un projet de respiration."

Une absence de "politique culturelle"

Défendant le "rayonnement de la culture française", le Rassemblement national ne veut pas parler de "politique culturelle" :

"Marine Le Pen a évoqué à plusieurs reprises le fait que les intermittents du spectacle n'avaient pas à craindre pour leur statut, rappelle Hervé Juvin. Elle a évoqué à plusieurs reprises son grand projet pour redonner vie et force à la francophonie. Marine Le Pen a aussi évoqué des projets qui consistent à aider, peut-être davantage, la création. Tout ceci forme une politique qui a trait à la culture, mais je n'aime pas beaucoup le mot de politique culturelle. Le mot de politique culturelle a pour moi une teinte étatiste, une teinte autoritaire, et je crois que le projet culturel que nous portons se retrouve dans toutes les composantes de notre projet politique."

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Une écologie des frontières

Thème relativement nouveau dans le programme du Rassemblement national, l'écologie. Reconnaissant la réalité des catastrophes causées par le dérèglement climatique, Hervé Juvin s'oppose aux "solutions globales" apportées aux problèmes écologiques : "Un écosystème qui est ouvert à tout dépérit et meurt. Un écosystème doit se protéger. C'est la même chose pour les sociétés humaines. C'est pourquoi j'ai développé la théorie d'une écologie humaine dans le livre qui s'appelle La grande séparation. Nous devons savoir que des écosystèmes ne vivent que s'ils ont un certain degré de séparation."

Le Billet politique
5 min

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