Israël - Palestine : les dessous du conflit armé. Avec Alain Dieckoff et Thomas Vescovi

Les forces de sécurité israéliennes passent devant le Dôme du Rocher alors qu'elles évacuent l’esplanade de la mosquée Aqsa de Jérusalem des manifestants palestiniens, le 10 mai 2021.
Les forces de sécurité israéliennes passent devant le Dôme du Rocher alors qu'elles évacuent l’esplanade de la mosquée Aqsa de Jérusalem des manifestants palestiniens, le 10 mai 2021.  ©AFP - AHMAD GHARABLI
Les forces de sécurité israéliennes passent devant le Dôme du Rocher alors qu'elles évacuent l’esplanade de la mosquée Aqsa de Jérusalem des manifestants palestiniens, le 10 mai 2021. ©AFP - AHMAD GHARABLI
Les forces de sécurité israéliennes passent devant le Dôme du Rocher alors qu'elles évacuent l’esplanade de la mosquée Aqsa de Jérusalem des manifestants palestiniens, le 10 mai 2021. ©AFP - AHMAD GHARABLI
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Alors qu’Israël et la Palestine peinent à sortir d’une instabilité politique larvée depuis des années, les violences se sont multipliées ces jours-ci à Jérusalem et dans la bande de Gaza.

Avec
  • Thomas Vescovi Chercheur indépendant en histoire contemporaine. Auteur de “L'échec d'une utopie. Une histoire des gauches en Israël”, ed. La Découverte.
  • Alain Dieckhoff Directeur du CERI-Sciences Po, directeur de recherche au CNRS

L'escalade de violence se poursuit entre Israël et les Palestiniens. Ces heurts surviennent à un moment délicat pour le Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui a échoué à former un gouvernement dans les délais, malgré sa première place aux élections législatives de mars. Le président israélien a donné mercredi soir à l’opposition 28 jours pour tenter de former un gouvernement. Côté palestinien, le report des premières élections en quinze ans dans les territoires palestiniens a été annoncé, tant que la tenue du scrutin n’était pas « garantie » à Jérusalem-Est, annexée par Israël. Quelle issue pour la crise ? Qui peut en sortir gagnant ?

Avec : 

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Alain Dieckoff,  directeur de recherche au Centre de Recherches internationales de Sciences Po (CERI) et auteur du livre « Le conflit israélo-palestinien » (Armand Colin).  

Rejoint par Thomas Vescovi 

Chercheur indépendant en histoire contemporaine. Auteur de “L'échec d'une utopie. Une histoire des gauches en Israël” (La Découverte) 

La place du Hamas dans les derniers événements

Depuis 2007, les Palestiniens sont divisés politiquement à travers le territoire. Le Hamas règne sur Gaza et les autorités palestiniennes du côté de la Cisjordanie, même si le Hamas y est présent. Alain Dieckoff rappelle que les forces du Hamas regroupent des nationalistes religieux avec un message politique qui s'est greffé sur l’Islam politique au cours des 40 dernières années.

La pluie de roquettes envoyée par le Hamas autour de Jerusalem, tient au fait que le Hamas ne pouvait pas rester les bras croisés. Il se présente comme le meilleur défenseur de la cause palestinienne. Alors que les heurts se cristallisaient à Jérusalem, il fallait montrer que c’est lui qui, de la façon la plus forte, portait les couleurs de Jerusalem. Dans un contexte où les autorités palestiniennes sont affaiblies avec les élections reportées, c’était le moment idéal pour montrer qu’il est incontournable. Alain Dieckoff

La droitisation de la société israélienne 

Benjamin Netanyahu est à la tête du pays depuis 2009, et, selon Thomas Vescovi, il est parvenu à durcir la société avec des hommes politiques de plus en plus sulfureux sur le devant de la scène. 

Ce sont des suprémacistes juifs, qu’on peut presque qualifier de fascistes. Benjamin Netanyahu les a ralliés au sein d’une seule et même liste pour qu’ils entrent dans la Knesset. Ils ont organisé des marches appelant à tuer les arabes. Thomas Vescovi

C’est sûr que Benjamin Netanyahu n’a rien fait au cours des dernières années pour recentrer le jeu politique israélien, mais tout l’inverse. Il laisse une latitude de plus en plus grande aux groupes nationalistes religieux les plus dangereux. Alain Dieckoff

Il faut dire aussi que sur la question de Jerusalem, il n’y a pas beaucoup de différences entre les forces politiques au Parlement. Le leader de l’opposition, qui est peut-être le prochain Premier ministre, est aussi favorable au maintien du statu quo actuel, c’est à dire que Jerusalem doit rester la seule et unique capitale de l’État d’Israël. Alain Dieckoff

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