Après nous avoir emmené dans « Le Cœur de l'Angleterre », le romancier britannique Jonathan Coe nous fait voyager à Hollywood, dans les années 70.
- Jonathan Coe Écrivain
Billy Wilder et moi nous embarque dans un voyage dans le temps. D'abord en 2013 aux côtés de Calista, une quinquagénaire londonienne d'origine grecque. Ses filles ont grandi et sa carrière bat de l’aile. Calista est compositrice pour le cinéma, et n’a plus travaillé depuis des années. On replonge dans son grand voyage de jeunesse à travers les États-Unis où elle rencontre l’été 1977 le réalisateur Billy Wilder, inconnu à ses yeux, à un moment où l'âge d'or du cinéma américain jetait ses derniers feux. La rencontre avec Billy Wilder sera fondatrice.
Un film au croisement des époques
Est-ce que Wilder savait que ce serait son derniers jets de dés ? Savait-il que ce serait la dernière fois qu’il ferait un film ? Il n’aurait pas pu faire Les Dents de la mer ou Taxi driver qui sortaient à la même époque. Le film Fedora était sa tentative finale de faire un film personnel, un film qui pourrait refléter l’âge d’or du cinéma classique de Hollywood des années 1950 et 1960.
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Après Fedora, cela a été encore plus difficile de trouver des financements pour les films suivants. Il voulait faire une adaptation de La Liste de Schindler. L’ironie c’est que finalement Steven Spielberg a fait ce film alors qu’il était l’ennemi intime de Wilder dans les années 1970 et 1980. Mais Wilder a été profondément ému devant ce film et il disait que Spielberg avait été la bonne personne pour le réaliser. À travers cette tragédie de la Shoah – qu’avait connue sa famille – il s’est réconcilié avec la nouvelle génération de réalisateurs.
Jonathan Coe insiste également sur l'importance que Billy Wilder accordait à son public.
Il travaillait son art de manière très personnelle et intime, mais il faisait aussi une œuvre pour toucher des millions de gens à travers le monde. Hollywood c’est un business et si le film ne touche pas le public, c’est un échec.
Pour moi, les films qu'il a réalisé dans les années 1970 sont parmi ses plus grands films, mais pour lui à cette époque, c’était des échecs. Ils n’ont pas fait d’argent, n’ont pas trouvé de public. Bien que ses derniers films soient très personnels, il n’avait jamais eu envie d’en parler. C’est un succès artistique, mais il les considère comme un échec car ils n'ont pas rapporté d'argent.
De mon point de vue de romancier, ça touche quelque chose de profond. Peu importe votre satisfaction face à un roman, si ça ne résonne pas avec votre public, vous sentirez que vous avez échoué. Je sens une grande sympathie avec ce qu’il a vécu.
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