Le franc CFA, qui incarnait un des derniers vestiges de la Françafrique, va disparaître et sera remplacé par une nouvelle monnaie, l'Eco. Comment cette décision remet-elle en cause la place qu'occupe la France sur le continent africain, en particulier dans ses anciennes colonies ?
- Christophe Boisbouvier Directeur adjoint de RFI, chargé de l’Afrique. Auteur de Hollande l’Africain aux éditions La Découverte
- Kako Nubukpo Economiste, ancien ministre togolais de la Prospective et de l’Evaluation des politiques publiques, doyen de la faculté d’économie de l’Université de Lomé
Avec l’annonce de la fin du franc CFA, de nouveaux rapports vont s'établir entre la France et les huit pays d'Afrique constituant l'Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA). Mais de nombreux économistes africains ont eu des ré actions contrastées face à cette nouvelle : il s'agirait d'une « semi-révolution », « une avancée réelle » ou au contraire d'« une réforme cosmétique », la « continuité d’une servitude monétaire », voire « une arnaque politique ».
A l’heure où le boom démographique, économique et culturel prend de l’ampleur en Afrique, la France cherche pour autant à renforcer et diversifier ses liens avec ce continent, toujours autant convoité par les puissances occidentales et émergentes, et lieu propice à l’instrumentalisation géopolitique.
Pour en parler, Hervé Gardette reçoit Christophe Boisbouvier, directeur adjoint de RFI, chargé de l’Afrique, auteur du livre Hollande l’Africain (La Découverte) et Kako Nubukpo, économiste, ancien ministre togolais de la Prospective et de l’Evaluation des politiques publiques, doyen de la faculté d'économie de l’Université de Lomé et auteur de L’urgence africaine, changeons de modèle de croissance ! (éditions Odile Jacob).
C'est quand même 75 ans d'une histoire monétaire françafricaine controversée qui prend fin, avec un nouveau départ. C'est une décision forte : elle engage la France par rapport au test de sincérité, qui est souvent accusée d’ambiguïté dans ses relations avec l'Afrique. Mais cette décision engage aussi et surtout les chefs d'Etat africains par rapport à leurs crédibilités, c'est en cela que c'est une décision historique. Kako Nubukpo
Il y a un profond malentendu entre Sahéliens et Français sur la façon de lutter contre le djihadisme. Vous avez beaucoup de Sahéliens qui pensent que les Français pourraient faire plus et mieux contre les djihadistes de Sahel et s'ils ne le font pas c'est pour affaiblir les pouvoirs en place (...) Je crois que les reproches sont infondés, pour jouer un double jeu avec les djihadistes ce serait complètement fou. Mais il n'y a pas de résultat probant contre les djihadistes qui arrivent à se fondre dans la population, dans les conflits interethniques. Christophe Boisbouvier
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