

Comment ne pas gaspiller une bonne crise ?
Philippe Martin (économiste et président délégué du Conseil d’analyse économique (CAE)), Anne-Laure Kiechel (conseillère économique, fondatrice de la société Global Sovereign Advisory).
Le 16 mars 2020, la France se confinait et basculait dans une ère économique inédite, marquée par la mise en place d’aides économiques sans précédent. Le Président de la République s'engageait à débloquer autant de moyens financiers que nécessaires pour faire face à l’épidémie : le fameux "quoi qu’il en coûte" était né. Un an après, l’économie est convalescente, mais la sortie de crise s’annonce encore lointaine.
Quelles suites à donner au « quoi qu'il en coûte » ? Quel effet la campagne de vaccination peut-elle avoir sur l’économie ? Comment passer de l'urgence à la relance ?
Anne-Laure Kiechel, conseillère économique, spécialiste des questions de dette et fondatrice de Global Sovereign Advisory et Philippe Martin, président du Conseil d’Analyse Economique, et professeur à Sciences Po.
Le programme économique de Joe Biden, un plan de relance de1.900 milliards de dollars
Ce qui frappe, c'est l'ampleur du plan. Il a pour objectif d'aller très vite sur la relance de la demande. L'argent est donné directement : des aides aux Etats, des indemnités chômage, des choses pour l'éducation. Ce qui est vraiment caractéristique, c'est la demande, la demande, la demande. Il faut relancer la consommation très fortement. Il faut mettre l'économie en surchauffe. Philippe Martin
C'est aussi un acte politique. Quand on parle aux Américains, ils ont le sentiment d'être sortis de la crise. On est dans une dynamique de reprise. Cet effet psychologique va aller dans le sens de la relance de la consommation. Anne-Laure Kiechel
Comment la France se situe-t-elle ?
C'est difficile de comparer des choses qui sont difficilement comparables : les structures des économies américaines et européennes sont différentes. La France se situe à peu près dans une moyenne européenne. Les mesures déployées sont des mesures de soutien, ce sont moins des aides directes en termes de volume. Mais c'est tout à fait normal et compréhensible. Anne-Laure Kiechel
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