La droite française en quête d’identité ?

Laurent Wauquiez et François-Xavier Bellamy
Laurent Wauquiez et François-Xavier Bellamy ©AFP - SEBASTIEN BOZON / AFP
Laurent Wauquiez et François-Xavier Bellamy ©AFP - SEBASTIEN BOZON / AFP
Laurent Wauquiez et François-Xavier Bellamy ©AFP - SEBASTIEN BOZON / AFP
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Alors que Le Monde publie plusieurs épisodes sur les fractures qui ont affaibli le parti Les Républicains, "La tragédie de la droite", et que le binôme Laurent Wauquiez/François Xavier Bellamy est contesté dans son propre camp, nous évoquons les tensions qui traversent la droite.

Avec
  • Jean-Baptiste de Froment auteur, haut fonctionnaire
  • Françoise Fressoz Editorialiste politique au Monde

Coincée pour le reste du quinquennat entre Marine le Pen et Emmanuel Macron, la droite française est-elle encore capable de se définir elle-même ?

Persuadée qu’elle succéderait à François Hollande sans avoir à forcer son talent, la droite française n’avait pas vu venir Emmanuel Macron et sa recomposition politique dont elle est aujourd’hui la grande perdante. Plus de 20 mois après le début du quinquennat et à quelques semaines des élections européennes, l’offre politique proposée par le parti de Laurent Wauquiez reste à définir. Dépassée par la rhétorique anti-migrants de Marine le Pen, débordée par le conservatisme de la Manif pour Tous et dépossédée de son programme économique par Emmanuel Macron, la droite française se cherche une identité. 

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Pour en discuter aujourd’hui dans Les Matins de France Culture, Guillaume Erner reçoit Françoise Fressoz et Jean-Baptiste de Froment

Françoise Fressoz : 

Laurent Wauquiez quand il prend le part Les Républicains, il coche toutes les cases de la révoltes sociale. Il est l'un des premiers à pointer la limitation de la vitesse à 80 km/h, l'augmentation des charges sur les retraités, la taxe carbone. Il s'est mis sur le positionnement d'une droite populaire qui vise à récupérer l'électorat qui est parti chez Marine Le Pen.

45% des gilets jaunes sont proches de Marine Le Pen. 

Une partie des électeurs ont acté l'impuissance de la gauche et de la droite, au moment de l'élection d'Emmanuel Macron. La droite est encore présente sur les territoires, mais elle est complètement éclaté. La droite libérale est en phase avec Macron, la droite populaire est proche de Marine Le Pen. 

Bellamy est un philosophe qui essaye de repenser la droite, mais il part pour les européennes. Il faudrait auparavant repenser la droite. 

Mariani acte l'échec de la stratégie de Wauquiez. Aujourd'hui une partie des Républicains dit : on n'y arrivera pas si on ne fait pas alliance avec le Front National. 

Jean-Baptiste de Froment : 

On est dans un moment politique où les notions de droite et de gauche ne sont plus très structurantes. D'autres oppositions sont plus d'actualité : Paris/Province, nature/culture...

Laurent Wauquiez a posé le bon diagnostique. Mais Les Républicains incarnent trop l'establishment. Même s'ils tiennent le bon discours, ils ne sont pas reconnus comme légitimes pour le porter. Marine Le Pen le fait mieux. 

L'espace de Laurent Wauquiez s'est réduit car la droite orléaniste a été reprise par Macron, et la droite bonapartiste par Marine Le Pen. 

La droite, traditionnellement était une synthèse de plusieurs courants. Mais les orléanistes ayant fait sécession, le reliquat plus conservateur, plus populaire, devient trop étriqué et devient une force d'appoint pour le FN. C'est la raison du départ de Thierry Mariani pour le Front National. 

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