Au lendemain de la manifestation du 1er mai et à la veille d'un accord entre les représentants de la gauche, l'historien politique Pierre Rosanvallon est l'invité des Matins.
- Pierre Rosanvallon historien, professeur émérite au Collège de France, titulaire de la chaire d'Histoire moderne et contemporaine du politique au Collège de France
Pierre Rosanvallon est historien, titulaire de la chaire d'Histoire moderne et contemporaine du politique au Collège de France. Il a publié l’année dernière Les épreuves de la vie. Comprendre autrement les Français aux éditions du Seuil / La République des idées.
Dans ce livre, il explique comment les épreuves traversées par les individus nourrissent leurs émotions. Émotions qu’il faut dès lors prendre en compte comme une donnée sociale et politique. Pour aboutir à ce concept d’épreuves, il a notamment étudié les manifestations qui ont marqué la vie politique ces dernières années : les gilets jaunes, #MeToo ou encore les marches pour le climat.
Hier se tenait l'une des plus anciennes manifestations politiques françaises, le défilé du 1er mai célébrant la fête du travail.
L’histoire des accords électoraux de l’union de la gauche
Dimanche 1er mai, les discussions ont abouti pour les législatives entre La France Insoumise et les écologistes. Pour Pierre Rosanvallon cependant, "cet accord n’est qu’un début d’accord et nous ne connaissons pas encore son contenu précis". Il fait écho à la longue histoire des accords électoraux de l’union de la gauche. "Jean-Luc Mélenchon lui-même a rappelé que le 3 mai serait la date anniversaire de la signature de l’accord concernant la coalition électorale du front populaire". L’historien estime qu’il fait aussi écho à la signature du programme commun en 1972.
La perte du centre de gravité sociologique de la gauche
"J’ai souvent l’impression que la radicalité idéologique est le masque d’une certaine impuissance sociologique". Pierre Rosanvallon estime que la question fondamentale de la gauche n'est pas de savoir où elle va trouver son point de gravité idéologique puisqu'elle a perdu son centre de gravité sociologique. Ce centre de gravité sociologique est composé selon l'historien de ceux qui dans la société se trouvent dans les situations les plus précaires et les plus difficiles mais qui ne sont pas attirés par la gauche. "Il s’agit de savoir comment reconquérir toute une partie de la société qui s’est détachée de la gauche".
Notre invité :
- Pierre Rosanvallon : historien, titulaire de la chaire d'Histoire moderne et contemporaine du politique au Collège de France. Auteur de “Les épreuves de la vie. Comprendre autrement les Français” Seuil / La République des idées, 2021
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