Le 15 septembre marquera le dixième anniversaire de la faillite de Lehman Brothers. A l’origine de la plus sévère crise économique ayant frappé la planète depuis la grande dépression de 1929, la chute de la banque New Yorkaise fit basculer le monde dans une nouvelle ère.
- Nicolas Sarkozy Homme politique
L’économie américaine fut brutalement sortie de ses rêves de prospérité éternelle, l’Europe manqua plusieurs fois d’éclater sous le poids de la spéculation boursière et, partout, l’inexorable montée du chômage et l’augmentation des inégalités déclenchèrent une vague de révoltes populistes dont le vote du Brexit et l’élection de Donald Trump ne sont, semble-t-il, que les premiers prémices.
Élu Président de la République à la veille de cette grande déflagration, Nicolas Sarkozy fut entre 2007 et 2012 un acteur et un témoin privilégié de ces bouleversements. Quelles ont été les conséquences de la crise sur son mandat et sa vision de la gouvernance européenne ?
A l’occasion des 10 ans de la crise, France Culture et Le Figaro s’associent toute cette semaine pour y consacrer une série de programmes exceptionnels, semaine qui s’ouvre donc aujourd’hui avec la présence dans Les Matins de France Culture de Nicolas Sarkozy.
Retrouvez l'intégralité de l'entretien en vidéo
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Lors de la faillite de la banque Lehman Brothersen septembre 2008, Nicolas Sarkozy est à New York et assiste à la télévision à la déclaration du secrétaire d'Etat au Trésor américain.
Le secrétaire d’Etat au Trésor américain déclare ne pas vouloir soutenir les banques en faillite. Cette décision a détruit l’ensemble de l’économie mondiale parce qu’il avait en une seule déclaration, sapé ce qu’il y a de plus important en économie : la confiance. C'est la première fois que, dans l'histoire du monde, tous les pays, sans exception, se sont trouvés plongés dans la crise et ce, dans tous les secteurs.
La confiance des épargnants ébranlée
En vérité, toutes les institutions financières et toutes les banques se tenaient par la barbichette (si une banque fait faillite, par effet domino, ça entraîne l'explosion de tout le reste). Deuxièmement, s'est produit, devant les épargnants du monde entier, quelque chose d'invraisemblable : qu'une banque américaine, de la première économie du monde, fasse faillite. C'est la confiance des épargnants qui a été touchée.
Une absence de réglementation
La crise de 2008 n'est pas une crise de l'excès de réglementation mondiale, c'est l'absence de réglementation, avec des agences de notation qui ont été prises la main dans le pot de confiture. A l'époque, je donne la garantie de l'Etat et je dis "pas un seul français ne perdra un seul centime d'épargne" et c'est ce qui s'est passé. J'ai pris les devants car je ne voulais pas nationaliser les banques françaises. Avec cette déclaration, les épargnants n'ont pas été chercher leurs économies et la France n'a eu qu'une seule banque à racheter - Dexia - ça a calmé les choses.
Le désaccord avec le gouverneur de la Banque de France Jean-Claude Trichet
Nous avions un désaccord avec Jean-Claude Trichet : il pensait que c'était la crise de la dette des Etats ; moi, je pensais que c'était la crise des finances.
Le diktat du dollar
Ce n'est pas parce que le dollar est la première monnaie du monde, que nous devons nous soumettre au diktat de tel ou tel responsable américain.
La lutte contre les paradis fiscaux
On se retrouvait avec un PIB à -3,4% et j'ai voulu le grand emprunt... je n'ai pas voulu baisser le budget du ministère de la culture... la culture je pense que c'est un remède à la crise. La première décision importante qui ait été prise dans la lutte des paradis fiscaux, c'est au G20 de Londres, où j'ai refusé de signer tant que la liste des paradis fiscaux n'était pas annexée au communiqué de fin.
Aider l'Afrique pour protéger l'Europe
Dans 30 ans, l'Afrique aura 2,5 milliards habitants, dans 30 ans, le Nigéria sera plus peuplé que l'Amérique... on est au début du processus migratoire, il n'y a donc pas d'autre moyens pour l'Europe que d'essayer de solidifier l'Afrique. Il n'y a rien de plus prioritaire que de développer l’Afrique pour protéger l'Europe.
Extrait vidéo. Nicolas Sarkozy : "Dans la crise, il y a une opportunité, on peut agir avec force"
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