La guerre en Ukraine au cœur du discours sur l’état de l’Union de Joe Biden. Avec Corentin Sellin

Le président américain Joe Biden fait une déclaration depuis la Maison Blanche sur l'invasion de l'Ukraine par la Russie le 24 février 2022
Le président américain Joe Biden fait une déclaration depuis la Maison Blanche sur l'invasion de l'Ukraine par la Russie le 24 février 2022 ©AFP - BRENDAN SMIALOWSKI
Le président américain Joe Biden fait une déclaration depuis la Maison Blanche sur l'invasion de l'Ukraine par la Russie le 24 février 2022 ©AFP - BRENDAN SMIALOWSKI
Le président américain Joe Biden fait une déclaration depuis la Maison Blanche sur l'invasion de l'Ukraine par la Russie le 24 février 2022 ©AFP - BRENDAN SMIALOWSKI
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Le président américain Joe Biden a donné hier soir son discours sur l’état de l’Union. Un événement attendu sur fond de guerre en Ukraine.

Joe Biden a prononcé hier son discours sur l’état de l’Union alors que l’escalade militaire en Ukraine ne cesse de s’accentuer. Un discours attendu par la population américaine, très hostile à une intervention américaine en Europe et davantage préoccupée par l’inflation qui sévit la croissance économique.

Quels objectifs politiques Joe Biden se donne-t-il à travers son discours ? Sa politique intérieure et extérieure souffre-t-elle d’un manque de soutien à la fois populaire et des députés ? Quelle marge de manœuvre lui reste-t-il face à la Russie ?

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Nous en parlons ce matin en compagnie de Corentin Sellin, professeur agrégé en classes préparatoires à Dijon, chroniqueur pour les Etats-Unis pour lesjours.fr

L’Ukraine et l’unité américaine au premier plan du discours

Que dire du ton général du discours du président américain Joe Biden ?

Un mot ressort aussi bien sur l’Ukraine placée en début de discours que sur la fin de son intervention, celui d’unité. Joe Biden a loué l’unité des Américains face à la guerre en Ukraine. Il a d’ailleurs été applaudi debout par le Congrès quand il a évoqué cette unité sur l’Ukraine contre la Russie. Il a voulu  en faire ensuite dans la seconde partie de son discours une métaphore pour ce qu’il souhaite retrouver aux États-Unis, c’est-à-dire l’unité entre Démocrates et Républicains.

Les troupes américaines dans les pays de l’OTAN

Joe Biden a répété clairement que les forces américaines ne seraient pas engagées dans la guerre.

Effectivement, il n’y a pas eu de grandes annonces relatives à l’Ukraine mais plutôt une reprise des points forts de la stratégie américaine, au premier rang desquels le rappel qu’il ne peut pas y avoir d’engagement de troupes militaires américaines pour deux raisons. D’une part pour éviter une escalade nucléaire avec la Russie, mais aussi parce que les États-Unis sont déjà fatigués de toutes ces interventions passées et de ces guerres sans fin comme il l’avait dit à la fin du conflit en Afghanistan. Par contre il y a un déploiement militaire américain très important dans les pays de l’OTAN, en Roumanie, en Pologne et dans les pays Baltes, pour garantir leur sécurité face à toute expansion supplémentaire de la Russie.

Les Etats-Unis champions de la démocratie libérale

Au cœur de cette intervention, on entend l’opposition entre démocratie et autocratie.

Il faut se rappeler que l’implication des États-Unis comme champions de la démocratie libérale dans le monde a commencé dans un discours sur l’état de l’Union de Franklin Roosevelt en janvier 1941. On entendait très clairement un écho de ce discours dans l’intervention de Joe Biden. Les États-Unis se retrouvent unis autour de ce sentiment de défense de la démocratie et de la liberté par lequel ils se sont construits comme puissance. L’Ukraine leur permet de revenir aux sources.

Les Etats-Unis ne peuvent plus supporter seuls le fardeau de la défense de la démocratie dans le monde. Il faut que leurs alliés les aident davantage et se responsabilisent. C’est ce qu’il a essayé de faire durant toute sa première année de mandat, notamment avec son initiative du sommet des démocraties. De son point de vue et il s’en est félicité hier, ça fonctionne très bien. L’Union européenne donne des gages très forts d’engagement contre l’Ukraine.