

La jeunesse apparaît comme aux avant-postes dans de nombreux mouvements contestataires. De la lutte contre le changement climatique aux combats féministes, les jeunes sont-ils les nouveaux meneurs des combats actuels ?
- Nassira El Moaddem Journaliste et directrice du Bondy Blog
- Amelle Zaid
- Anne Muxel sociologue et politologue, directrice de recherche au Cevipof, spécialiste du rapport des jeunes à la politique
Des jeunes venus de toute la France se rassemblent pour le 3e congrès du mouvement Youth for climate, qui a lieu en ce moment à Grenoble. Impulsé par Greta Thunberg, 16 ans, ce mouvement international rassemble la jeunesse qui réfléchit à la question environnementale mais aussi à de nouveaux modes d’action. A quelques milliers kilomètres de là, les étudiants algériens et hongkongais descendent dans la rue. Qui sont ces jeunes qui se mobilisent ? Par ailleurs, l’engagement des nouvelles générations, grande abstentionniste aux élections, passe-t-il désormais par l’action ? La jeunesse est-elle à l'avant-garde des combats de notre temps ?
Pour en parler, nous recevons Anne Muxel, politiste, directrice de recherche au CNRS et au Cevipof, auteure de Politiquement jeune (éditions de l’Aube).
Elle explique pourquoi l'écologie mobilise davantage la jeunesse : “Il y a une panne de représentation de l’avenir qui fait que les jeunes se raccrochent à cet enjeu écologique, environnemental. Parce que c’est finalement la seule porte d’entrée un peu concrète pour se figurer un avenir. Alors évidemment avec une connotation catastrophique et extrêmement pessimiste. Mais pour se figurer un avenir qui n’est pas représenté ailleurs.”
La nouvelle génération est moins sensible aux partis de gouvernement : “Les seules forces politiques qui peuvent encore mobiliser la jeunesse sont soit des forces qui se situent aux extrêmes de l’échiquier politique. La France Insoumise d’un côté, le Rassemblement national de l’autre. Soit des enjeux qui se situent autour de l’écologie, donc Europe Ecologie Les Verts.”
Elle sera rejointe par Amelle Zaïd, journaliste et co-animatrice de Débattle sur Mouv’, et Nassira El Moaddem, journaliste et auteure de Les filles de Romorantin (éditions L'Iconoclaste).
Amelle Zaïd pointe la question de la représentation politique : “Beaucoup de jeunes me parlent de la question de l’identification à l’autre, c’est à dire ‘qui parle ?’. Est-ce que celui qui parle me ressemble ? Est-ce que celui qui parle me parle des choses qui me touchent ? Il y a une réflexion à avoir sur le personnel politique, toutes tendances confondues.”
Nassira El Moaddem souligne un certain désenchantement de la jeunesse : "Les jeunes sont dans un nuage de spleen un peu romanesque et romantique. C’est à dire qu’ils se sentent un peu laissés pour compte. Ils ne voient pas trop dans quelle direction ils vont aller. Mais en même temps ils kiffent la vie."
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