Ce matin nous entendons les récits et l’histoire de ce qui a été la plus grande rafle de Juifs en France sous l’Occupation.
- Karen Taïeb responsable des archives au Mémorial de la Shoah
- Alain Lewkowicz
- Annette Wieviorka Historienne, directrice de recherche honoraire au CNRS et vice-présidente du Conseil supérieur des Archives
Les 16 et 17 juillet 1942, un peu plus de 13 000 Juifs ont été arrêtés par la police française. Ils ont été conduits au Vélodrome d’Hiver dans le 15e arrondissement de Paris avant d’être déportés à Auschwitz. La série documentaire "La Rafle du Vel d’Hiv, récits d’un crime français", en partenariat avec le mémorial de la Shoah, nous raconte l’enfer de ces deux journées et fait entendre la mémoire de ceux qui ont survécu.
Nos invités
- Alain Lewkowicz, producteur de la série documentaire “La Rafle du Vel d’Hiv, récits d’un crime français” pour LSD, réalisée par Séverine Cassar diffusée du 9 au 12 mai à l’antenne de France Culture et en avant première au Mémorial de la Shoah à Paris ce dimanche
- Karen Taieb, responsable des Archives au Mémorial de la Shoah
- Annette Wieviorka, historienne, directrice de recherches honoraire au CNRS
- Léon Placek est l’un des derniers témoins de ce que furent les camps de concentration pendant la première guerre mondiale. Il témoigne
- Philippe Legrand, journaliste à Paris Match, Europe 1 et RFM et auteur
La mémoire de la Shoah
La rafle des 16 et 17 juillet 1942 et le Vel d’Hiv sont les lieux de mémoire de la Shoah en France. Annette Wieviorka explique : "c’est la première arrestation de masse dans le cadre de « la Solution finale à la question juive ». L’arrestation est massive avec un peu moins de 13 000 personnes internées au Vélodrome d’Hiver, et parmi eux 4000 enfants. Pour la première fois les femmes et les enfants sont arrêtés".
L’exécution française de la rafle décidée par les Nazis
Si le crime est décidé par les Nazis, il est français dans son exécution par la police parisienne. Les fichiers tenus par la préfecture française ont été utilisés pour la rafle comme le fait entendre le documentaire "La Rafle du Vel d’Hiv, récits d’un crime français". Le producteur Alain Lewkowicz : "toute l’administration française s’est mise en branle pour perpétrer ce crime. La rafle est organisée et faite par près de 9000 gendarmes et policiers, ce qui n’aura lieu nulle part ailleurs en Europe occupée par les Allemands".
Le fond d’archives du Mémorial de la Shoah
Le fond d’archives du Mémorial de la Shoah est important, bien connu et utilisé par les historiens selon Karen Taieb. "Dans les archives privées, on peut trouver les témoignages, les lettres très rares écrites du Vel d’Hiv qui nous donnent des informations immédiates sur l’internement au Vélodrome d’Hiver, à Pithiviers et Beaune-la-Rolande. A cela s’ajoutent les documents administratifs issus du service antijuif de la Gestapo où on trouve les document relatifs aux transactions entre les Nazis et l’administration de Vichy et les documents de la préfecture de police". En terme d’iconographie il y a très peu de choses cependant, explique la responsable des archives du Mémorial. "Il n’existe qu’une seule photo datée du 16 juillet 1942 où l’on voit des bus garés devant le Vel d’Hiv avec des policiers sur le trottoir".
Le témoignage de Léon Placek
Léon Placek a été déporté à dix ans au camp de Bergen-Belsen et publie son témoignage écrit avec Philippe Legrand aux éditions du Cherche Midi : "Je n’ai jamais dit avant que j’avais été déporté parce que c’était dans ma mémoire lointaine, j’avais autre chose à penser. Le passé c’est le passé, mais nous vivons dans l’avenir".
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