Le Moyen-Orient et les fantômes de Daesh

Soldat de l'armée syrienne libre à Raqqa, en 2017
Soldat de l'armée syrienne libre à Raqqa, en 2017 ©Getty - picture alliance
Soldat de l'armée syrienne libre à Raqqa, en 2017 ©Getty - picture alliance
Soldat de l'armée syrienne libre à Raqqa, en 2017 ©Getty - picture alliance
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Le 17 octobre 2017, Daesh perdait le contrôle de Raqqa, jusqu’ici considérée comme la capitale de son État islamique.

Avec
  • Gilles Kepel Politologue. Titulaire de la chaire Moyen-Orient Méditerranée à l’ENS. Professeur à l’université Paris Sciences et Lettres.
  • Sofia Amara Grand reporter, réalisatrice, spécialiste du Proche-Orient basée à Beyrouth.

Le 17 octobre 2017, Daesh perdait le contrôle de Raqqa, jusqu’ici considérée comme la capitale de son État islamique. Un an plus tard, ceux qui pensaient que le Moyen Orient venait alors de franchir un pas décisif dans la construction de la paix ont remisé leurs espoirs et continuent à compter les morts. Du désert irakien ou ils ont trouvé refuge et préparent l’avenir à l’enclave d’Idlib où Turcs, Russes, Iraniens et forces d’Assad cherchent un moyen de déloger, les djihadistes continuent de peser sur le futur d’une région où chacune des grandes puissances du monde tente de faire prévaloir ses intérêts stratégiques, militaires, économiques ou religieux.

Pour en discuter, Guillaume Erner reçoit Gilles Kepel et Sofia Amara

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Gilles Kepel : 

Les crises en Méditerranée et au Moyen-Orient se produisent dans une période marquée par des conflits qui ne sont pas réglés. La disparition de Jamal Khashoggi s'inscrit dans ce contexte instable.

Jamal Khashoggi était un personnage très affable, habitué à discuter avec les Occidentaux. Il était, dans la période du djihad en Afghanistan, très présent auprès de Ben Laden. 

On voit le clivage entre les régions à majorité sunnite, chiite et kurde. L'enjeu pour reconstruire la région est de savoir comment on va dépasser ces oppositions. 

Sofia Amara : 

Selon mes sources, Baghdadi serait vivant et se situerait en Syrie. 

Jusqu'en 1993 Saddam Hussein était considéré comme un mécréant. Après, par calcul, il s’est laissé gagner par la religion. En 1995, il parlait déjà d'un État Islamique pan-arabe, construit à travers l'islam.