Nous discutons des réformes qui vont toucher le lycée et plus largement l'Education nationale avec le ministre Jean-Michel Blanquer.
- Jean-Michel Blanquer Ministre de l’Éducation nationale (2017-2022) et de la Jeunesse et des sports (2020-2022), professeur des universités, docteur en droit et agrégé de droit public
Après les "gilets jaunes", ce sont les "stylos rouges", mouvement de professeurs et de membres de l’Education Nationale né sur Facebook, qui expriment leurs revendications. Il y avait eu le #PasDeVague en novembre, c’est donc la deuxième fois qu’un mouvement de contestation des enseignants émerge en dehors des syndicats et sur les réseaux sociaux.
Projet de loi « pour une école de la confiance », nouvelle formule du lycée : l’année 2019 s’annonce riche en changements pour l’Education nationale. Nous recevons aujourd’hui pour en parler le ministre de l’Education nationale et de la jeunesse, Jean-Michel Blanquer.
Jean-Michel Blanquer :
Il y a un problème du pouvoir d'achat des professeurs en France et de leur statut dans la société française. Je n'ai pas attendu le mouvement des "stylos rouges" pour y travailler.
Les choix budgétaires que j'ai faits vont dans le sens d'une amélioration du pouvoir d'achat des professeurs. L'augmentation budgétaire de cette année va dans le sens du pouvoir d'achat des professeurs.
La logique d'énervement, de colère, qui caractérise de manière très triste les réseaux sociaux, on la voit aujourd'hui dans la rue de manière déstructurée.
L'éducation est un sujet d'élévation du pays, et c'est aussi un élément de justice sociale.
Politiquement, il faut en appeler au respect des institutions. Jean-Luc Mélenchon a un usage un peu trop immodéré du terme "insurrection".
A propos du référendum : Prenons un exemple : la diminution du nombre de parlementaires. Aujourd'hui ça ressort avec les Gilets Jaunes. Si réellement la majorité de la population le veut, validons-le de ce côté-là.
Nous vivons une époque où la pensée facile et extrémiste s'est considérablement développée : la pensée d'extrême droite, de gauche, et le fondamentalisme islamiste.
Ce gouvernement, en travaillant pour la santé économique de la France, travaille pour la santé sociale de la France. Je ne me laisserai pas faire le procès d'une politique anti-sociale parce que c'est faux.
Il fallait commencer par réformer le baccalauréat, institution bicentenaire. Il s'agissait de le régénérer, car il perdait son sens. En préparant le baccalauréat, l'élève prépare ce qui va le faire réussir après le baccalauréat.
Réintroduire une part importante de contrôle continu repose sur l'idée de ne pas favoriser un bachotage mais un apprentissage continu de l'élève en 1ère et terminale.
Nous avons mis en place un système beaucoup plus fondé sur le désir de l'élève et sa capacité à faire des choix.
Nous allons créer un Capes informatique qui verra le jour dès 2020 et dans quelques années nous créerons certainement une agrégation d'informatique. Nous consacrons le numérique dans le système. Nous avons besoin d'élèves qui approfondissent leur sens logique grâce à la programmation.
Nous n'avons pas défavorisé les lycées déjà défavorisés. Nous avons au contraire utilisé l'offre de spécialités pour compenser les inégalités présentes sur les territoires.
La France dépense moins que son école primaire que la moyenne des pays de l'OCDE, mais plus à l'école secondaire que la moyenne des pays de l'OCDE. Il fallait un rééquilibrage en faveur de l'école primaire.
Le problème de l'attractivité, on le rencontre dans de nombreux pays. Les pays plus attractifs le sont par de meilleurs salaires, un temps de travail différent et une meilleure considération : ce sont des sujets sur lesquels on travaille.
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