Origine de l’épidémie : sur les traces de l’invisible. Avec Frédéric Keck et Barbara Dufour.

L’origine de l’épidémie : sur les traces de l’invisible
L’origine de l’épidémie : sur les traces de l’invisible ©Getty - Johner Images
L’origine de l’épidémie : sur les traces de l’invisible ©Getty - Johner Images
L’origine de l’épidémie : sur les traces de l’invisible ©Getty - Johner Images
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Où et quand a débuté l'épidémie ? Comment le virus est-il passé de l'homme à l'animal ? Pourquoi assiste-t-on à une multiplication des épidémies ?

Avec
  • Frédéric Keck Anthropologue, directeur du Laboratoire d’anthropologie sociale au CNRS
  • Barbara Dufour Vétérinaire, Professeur de maladies contagieuses et d’épidémiologie à l’Ecole vétérinaire d’Alfort, directrice de l’Unité de recherche sur l’épidémiologie des maladies infectieuses animales

L’OMS publiera « dans les prochaines semaines » un rapport complet de l’enquête menée par l’équipe envoyée à Wuhan. Des « conclusions majeures » sont annoncées. Origine du virus, point de départ, passage de l’animal à l’homme… Les interrogations sont encore nombreuses, un an après le début de l’épidémie. Au delà de l’enquête épidémiologique, des réponses sont à trouver du côté de l’anthropologie :  chaque transformation que l’espèce humaine impose à son environnement est suivie d’une maladie animale qui signale cette transformation. 

Nous sommes en compagnie de Frédéric Keck, anthropologue, il a dirigé avec Arnaud Morvan l’ouvrage “Les chauves-souris : Rencontres aux frontières entre les espèces », éd. CNRS. Il sera rejoint par Barbara Dufour, vétérinaire, professeur de maladies contagieuses et d’épidémiologie à l’Ecole vétérinaire d’Alfort, directrice de l’Unité de recherche sur l’épidémiologie des maladies infectieuses animales.

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Un animal à la frontière des classifications  

Les chauves-souris intéressent les anthropologues et des historiens depuis longtemps parce que c'est un animal à la frontière des classifications entre l'oiseau et le mammifère. Il vit la tête en bas et inverse les priorités. C'est un animal perçu soit comme très bienfaisant, soit comme très malfaisant. Sa portée symbolique était très forte. Depuis 2003, avec les recherches sur les coronavirus, les virologues se sont aussi penchés sur les chauves souris. Toutes ces dimensions symboliques nous permettent de comprendre les relations que nous avons avec elles. Frédéric Keck

Le mystère du chaînon manquant

On n'a pas retrouvé chez le pangolin de virus suffisamment proche de celui de l'homme. Le virus qui existe chez la chauve-souris actuellement est un "ancêtre". Ce coronavirus est passé chez l'homme. Soit il a fait un saut important et est passé directement de la chauve-souris à l'homme, ce qui est une hypothèse encore actuelle. Soit il a fait un premier saut sur une espèce intermédiaire chez laquelle il a pu se multiplier. Barbara Dufour

Les conclusions sur l'origine de l'épidémie en suspens

Il faut distinguer l'émergence d'un nouvel agent pathogène, comme le virus  Sars Cov-19, et l'extension géographique de sa diffusion. Ce sont deux phases bien distinctes. Il émerge probablement des nouveaux agents pathogènes de manière assez régulière. Mais quelle est leur capacité d'expansion ?  Ça dépend beaucoup de l'endroit où il émerge : la densité, la présence d'autres réceptifs, la capacité de détection...  Barbara Dufour

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