Spéciale élections régionales : France Bleu est l’invité des Matins

Spéciale élections régionales : France Bleu est l’invité des Matins
Spéciale élections régionales : France Bleu est l’invité des Matins ©Radio France - Franck Daumas
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Les élections régionales de 2021 semblent tourner à la répétition générale de la présidentielle de 2022. Au risque de faire passer des considérations locales importantes au second plan.

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C’est dit et répété : les élections régionales des 20 et 27 juin 2021 ressemblent à une répétition générale de la présidentielle de 2022. Les thématiques qui rythment la campagne le montrent assez bien : union de la gauche, force électorale du Rassemblement national, front républicain, concurrence dans la famille de droite, ou encore capacité de la majorité présidentielle à s’ancrer dans différents territoires… 

Ces élections se joueront-elles sur des problématiques locales ? Il y a le manque de services médicaux dans le Centre-Val de Loire, le chômage dans les Hauts-de-France_,_ la conciliation entre écologie, agriculture rentable et tourisme en Occitanie. Mais dans toutes les régions, les débats portent souvent sur des thématiques dites “nationales”, comme la sécurité, alors même que l’institution régionale n’a pas ou peu de compétences. 

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Les manœuvres d’appareil et les stratégies pour 2022 risquent-elles de faire passer les considérations locales au second plan ? Le débat est ouvert et rejoint celui sur les compétences des régions. 

Au micro de Guillaume Erner : Nelly Assenat, Stéphane Barbereau, Antoine Denéchère et Sandrine Morin, journalistes et rédacteurs en chef rattachés à différentes antennes de France Bleu éclairent sur des enjeux régionaux. Frédéric Says, journaliste au service politique de la rédaction de France Culture, et Frédéric Potier, préfet, expert associé à la fondation Jean Jaurès, auteur d’ouvrages sur le droit électoral, les accompagnent. 

États des lieux

Les analyses convergent vers une vision des élections régionales avec le caractère des élections présidentielles.

Beaucoup de candidats portent des enjeux qui serviront pour 2022. Pour le RN il s’agit de gagner en crédibilité, pour Emmanuel Macron il faut limiter la casse et pour les Républicains c’est une forme de primaire entre Valérie Pécresse, Xavier Bertrand ou encore Laurent Wauquiez. Frédéric Potier

Les élections régionales et départementales sont le même jour alors que les compétences ne sont pas les mêmes. Pour les département, 67 sont à droite, 30 sont à gauche, et les prérogatives sont l’action sociale, comme la protection de l’enfance, les collèges, le sport ou encore le tourisme. Pour les régions, les compétences sont le développement économique, les formations professionnelles, les lycées, les transports par exemple. 7 régions sont à droite et 5 à gauche. Frédéric Says

Centre-Val de Loire : une chance pour LREM

Antoine Denéchère, rédacteur en chef de France Bleu Orléans, explique que selon un sondage Ipsos, la seule certitude lors de ces régionales, est que le RN sera en tête après le premier tour, crédité à 28%. La région est tenue par la gauche et François Bonneau, le président sortant, est en ballotage. Il est face au ministre Marc Fesneau, représentant LREM, qui est autour de 20% dans les sondages. Les Républicains, alliés à l’UDI, ont pour but de gagner cette forme de primaire face à Marc Fesneau. 

C’est une des seules régions que la majorité présidentielle peut remporter. Frédéric Potier

On parle peu des transports et des lycées mais de thèmes nationaux qui préfigurent les présidentielles. Le thème n°1 est la santé puis la lutte contre la délinquance qui ne sont pas des compétences régionales. Le Centre-Val de Loire est le plus grand désert médical de France, l’actuel président est attaqué pour son inefficacité. François Bonneau se veut offensif, il veut salarier des médecins, mais il rappelle que c’est l’État qui a la prérogative de la santé et tacle ainsi le représentant LREM. Antoine Denéchère

Il est intéressant de voir que les candidats s’expriment sur la sécurité en parlant de la sécurité dans les transports ou aux abords des lycées. On a une sorte d’élections en dehors des prérogatives des régions. Frédéric Says

PACA : première région du RN ? 

Nelly Assenat, rédactrice en chef de France Bleu Provence, présente les fortes chances pour le Rassemblement national de remporter ces élections. Thierry Mariani est à 51% au second tour dans tous les cas de figure selon un sondage Ipsos pour France Bleu. 

Le report des voix va être compliqué dans une région où les électeurs ont des préoccupations nationales : délinquance, immigration, chômage. Et un taux de participation très bas, 40%. L’abstention est un facteur essentiel car ceux qui sont certains de voter sont les électeurs de Thierry Mariani, les autres ne comprennent pas bien. Il n’y a pas de liste LREM, Renaud Muselier a repris les candidats LREM et ces accords ne passent pas chez les électeurs. À cause de cette tambouille, les votes pour le RN ont progressé.  Nelly Assenat

Occitanie : possible victoire de la gauche ?

L'actuelle présidente de l'Occitane, Carole Delga (PS) reste en tête malgré une désunion affichée des partis de gauche. 

La Présidente tient la région et pourrait la garder malgré une désunion de la gauche. Elle a face à elle des Insoumis et des écologistes alors qu’elle espérait avoir les Verts dans son équipe. Mais elle porte des projets d’autoroute et notamment celui du barrage de Sivens qui ne passe pas. Elle a pris José Bové dans son équipe comme caution écologiste. Sandrine Morin

On remarque un décalage avec la perception qu’on a du PS. Ici la Présidente de région est en position de l’emporter. Plus largement, on s’aperçoit que les sortants sont bien placés comme dans la région Nouvelle Aquitaine, les Hauts-de-France, l’Île-de-France, la Bretagne. Donc la tendance serait un anti-dégagisme sur fond d’une participation relativement faible. Frédéric Says

Là où le PS n’a pas de sortant il est à la ramasse. Je pense que les sondages arrivent à bien montrer le sens du vent, mais ont des difficultés à mesurer sa force. Frédéric Potier

Hauts-de-France : bastion de la droite ?

Stéphane Barbereau, journaliste à France Bleu Nord, insiste sur la forte dimension présidentielle de ces élections régionales, à commencer par les fortes personnalités en tête de liste. Le Président sortant, Xavier Bertrand, ne cache plus ses ambitions présidentielles, et se trouve face à Sébastien Chenu, tête de la liste du RN, également dans les favoris pour les présidentielles.

La gauche a réussi à s’unir autour de Karima Delli, ce qui est unique en France. Puis on a une armée de ministres LREM menée par Laurent Pietraszewski, puis Dupond-Moretti, Agnès Pannier-Runacher et le discret Gérald Darmanin qui a des amitiés avec Xavier Bertrand dont il se cache. Stéphane Barbereau

Pour la gauche, il y a une liste unie mais qui ne décolle pas. Dans une région historiquement de gauche cela interroge sur l’avenir politique : est-ce qu’une union est utile et profitable ? Frédéric Potier

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