Deux mois et demi après son lancement, le grand débat national s’achève avec deux déplacements d’Emmanuel Macron aujourd’hui en Bretagne et demain en Corse.
- Jean Viard Sociologue, directeur de recherche associé au Cevipof-CNRS
Baisse de la fiscalité des plus modestes, retour de l’ISF, désindexation des retraites sur l’inflation … depuis hier les parlementaires, mis de côté au cours des débats, ont pris le relais des discussions en formulant des suggestions à l’exécutif. Après ces échanges consultatifs et sans votes, le gouvernement livrera lundi la synthèse des contributions des Français au grand débat national et des mesures concrètes devraient être annoncées par Emmanuel Macron mi-avril. Le président de la République va-t-il prendre en compte les propositions des parlementaires ? Ces propositions peuvent-elles apaiser la colère des français ? Comment Emmanuel Macron va-t-il déminer la crise persistante des Gilets jaunes ?
Notre invité est Jean Viard, sociologue, directeur de recherche associé au Cevipof/CNRS, auteur notamment de L’implosion démocratique (Editions de l’Aube).
Sur la pensée de L’impôt de solidarité sur la Fortune :
J’étais pour la suppression de l’ISF, on ne doit pas avoir des règles fiscales différentes de nos voisins, la France est un pays qui manque d’investissements dans l’industrie.
Sur la question de la représentation démocratique :
Ce qui manque, ça n’est pas qu’on donne de l’argent aux gens, mais qu’on leur donne du pouvoir. On doit construire une classe politique où les gens se sentent représentés.
Je pense qu’il y a beaucoup trop d’élus. On est en pleine mobilité, donc les élus ne représentent plus une communauté homogène. Il faut moins d’élus, mais qu’ils incarnent quelque chose, comme les maires des grandes métropoles. L’Assemblée nationale devrait être élue sur quatre types de collèges proportionnels. Je souhaite une Assemblée par type de territoire.
Sur la pensée du territoire :
Je plaide pour une sanctuarisation des terres agricoles. Le périurbain a pris 20% des terres agricoles depuis la guerre. Le périurbain est aussi une destruction du tissu traditionnel, on a tué le cœur des petites villes. Ces nouveaux enjeux doivent être au cœur du politique.
Je ne suis pas un déçu de la République en Marche, mais je ne suis pas d’accord avec tout. La pensée du territoire était faible et ce n’est pas un hasard s’il y a eu une rupture entre métropoles et territoires ruraux.
Ce qui était une réussite devient un échec, ça c'est très difficile à vivre et on ne leur propose rien d'autre que le modèle de la métropole urbaine, il faut penser la métropole rurale.
Comment répondre à la crise révélée par les Gilets Jaunes ?
Pour Jean Viard, Il faut faire comme Roosevelt : un tiers de mesures révolutionnaires, un tiers de mesures pour les plus fragiles, un tiers de mesures pour une démocratie numérique de le consultation en continue.
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