Monique Canto-Sperber : "Le vrai libéralisme, c'est faire en sorte que chacun ait accès à des ressources de liberté"

Le gouvernement est donc prêt à s’atteler à la tâche, mais dans quelle direction va-t-il agir ? Au-delà des questions de jeu et d’alliances politiques se pose la question de l’orientation du projet gouvernemental. Jeudi matin sur France Inter, le Premier ministre Edouard Philippe a qualifié le programme de son gouvernement de « libéral ». "Au sens économique du terme, lui a demandé Patrick Cohen? Pas seulement, a répondu Edouard Philippe : au sens des libertés individuelles et des libertés publiques". Cet échange symbolise l'ambiguïté, pour ne pas dire l’ambivalence du terme « libéral » en France. En septembre 2015, interrogé par Le Monde, Emmanuel Macron disait assumer un libéralisme comme valeur de gauche, ce qui n’avait pas manqué de provoquer moult réactions. Pourtant, dès 2003, une philosophe écrivait dans un ouvrage (dédié à Paul Ricoeur) : « le libéralisme ne se réduit pas au libéralisme économique, la pensée libérale est encore une source d’inspiration politique, les idées libérales peuvent recevoir une interprétation sociale. Une part de l’histoire du socialisme est marquée par la persistance d’une orientation libérale, libéralisme et socialisme peuvent être réconciliés ». Cette philosophe est notre invitée, Monique Canto-Sperber.