"Faire entrer Piaf au Panthéon, pour parler à tous les milieux", par Rachid Santaki

Edith Piaf (1915-1963)
Edith Piaf (1915-1963) ©Getty - Ullstein bild
Edith Piaf (1915-1963) ©Getty - Ullstein bild
Edith Piaf (1915-1963) ©Getty - Ullstein bild
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A la fois femme du peuple et star internationale, voix immortelle, parolière de chansons classiques et intemporelles, c'est la chanteuse Edith Piaf que Rachid Santaki propose de panthéoniser, pour rendre hommage à une France qui se bat, qui rêve et espère.

L’Open Panthéon est l’opportunité de créer le lien entre ce lieu où sont intronisées les figures de ce pays et le peuple. J’ai donc pensé à une femme populaire et star internationale. Un monument de notre pays qui permettrait à ma mère, caissière à la retraite et fan de chanson française, de se projeter au Panthéon tout en cimentant le consensus national. Une voix qui incarne le peuple : Edith Piaf, à la vie romanesque et dramatique, a écrit sa légende par la force de son caractère, le timbre de sa voix et avec ses tripes.

Née dans la misère en 1915, elle a grandi sans ses parents et dans des conditions difficiles. Après avoir suivi son père dans des cirques itinérants, elle s'enfuit à 15 ans pour chanter dans les bals musettes. De la rue, elle a conquis le Tout Paris et s’est muée en la « Môme Piaf ». Cette femme forte, talentueuse, partie des music-halls est rapidement passée au rang de star internationale.

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Faire rêver les "mômes" de la République

Ni politique, ni littéraire, elle est téméraire. Un parcours à la fois beau qui reste dramatique et porte un message d’inspiration qui illustre bien la vie. A la fois voix immortelle, parolière aux chansons classiques et intemporelles - La vie en rose, Milord, La foule, ou encore Non, je ne regrette rien - femme puissante, elle a chanté, mais aussi affronté, de terribles drames : la mort de sa fille, celle de son compagnon, la dépendance, la maladie. Oui, Piaf a porté le poids de ces souffrances sur ses petites épaules. Malgré son abnégation, elle a été emportée à 47 ans par une rupture d’anévrisme.

Introniser Edith Piaf au Panthéon, c'est parler à tous les milieux : les ouvriers, les artistes, les intellectuels, les isolés et surtout faire kiffer ma mère qui s’est beaucoup identifiée à Piaf. C'est aussi faire rêver tous les "mômes" de la République. C'est enfin donner une résonance au peuple, rendre hommage à cette France qui se bat, qui rêve et espère.

Rachid Santaki est scénariste et romancier, et co-producteur de La Dictée géante

La Vie en Piaf
58 min