Crypto : la chute de FTX et SBF... (pour les nuls)

Il y a un an la fortune de Sam Bankman-Fried était évaluée à 22 milliards de dollars. Aujourd'hui, il risque la prison.
Il y a un an la fortune de Sam Bankman-Fried était évaluée à 22 milliards de dollars. Aujourd'hui, il risque la prison. ©AFP - Stefani Reynolds
Il y a un an la fortune de Sam Bankman-Fried était évaluée à 22 milliards de dollars. Aujourd'hui, il risque la prison. ©AFP - Stefani Reynolds
Il y a un an la fortune de Sam Bankman-Fried était évaluée à 22 milliards de dollars. Aujourd'hui, il risque la prison. ©AFP - Stefani Reynolds
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Il y a une semaine, l'un des plus grands acteurs des cryptos s'est mis en faillite, entrainant dans sa chute potentiellement 100 000 créanciers. Son jeune patron Sam Bankman-Fried (SBF) passait pour le "chevalier blanc des cryptos", on découvre en ce moment l'étendue de son mauvais génie.

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La voix que vous entendez, c'est celle de Sam Bankman-Fried, le patron, ou plutôt ex patron de FTX. Nous sommes dans l'univers des crypto actifs. Bitcoin, etherum, tether, polygon... il y en a plus de 100 en circulation.

Pour les échanger contre des euros, puis les placer en espérant faire du rendement, on pouvait aller chez FTX, une plateforme d'échange enregistrée au Bahamas, mais opérant sur tous les continents.

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Il y a un an à peine, Sam Bankman-Fried, alias SBF, était auditionné par le comité financier de la chambre des représentants américains. Tignasse brune bouclé, le trentenaire avait alors troqué son bermuda habituel pour un costume cravate sobre. Interrogé sur les risques inhérents à ces actifs cryptés, si volatils, SBF répond que chez FTX la transparence est totale, compare à 2008, et aux pratiques de la finance soit disant régulée qui ont causé la grande crise financière.

No one knew how much risk was in that system, until it started to fall appart... "Personne ne savait à quel point le système était risqué jusqu'à ce qu'il s'effondre". Sam Bankman-Fried devant les élus américains.

Aujourd'hui, cette phrase doit résonner douloureusement pour les centaines de milliers de particuliers qui vont sans doute perdre tout l'argent qu'ils avaient placé chez FTX alors que l'on découvre que son créateur, que l'on disait si altruiste et généreux, lui le deuxième plus gros donateur du parti démocrate, n'est pas le chevalier blanc des cryptos que l'on croyait, mais peut être davantage un escroc.

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Tout s'est passé très vite. Il y a deux ans FTX n'existait pas. Il y a deux semaines, la plateforme avait 4 millions d'utilisateurs au compteur, on estimait sa valeur à 32 milliards de dollars. Aujourd'hui FTX vaut 0.

Que s'est-il passé ? Depuis quelques mois, finie l'euphorie, les crypto baissent. Se répand un doute, sur la solvabilité de FTX, doute validé par le patron de la première plateforme d'échange en crypto (Binance), dont l'avis pèse. Les clients de FTX veulent récupérer leurs avoirs, mais ils ne sont plus chez FTX. Une partie, apprend-on, a été utilisé par une autre société créée par SBF. L'autre est siphonnée par un hack au lendemain de la mise en faillite.

Utiliser l'argent de ses clients pour spéculer pour son compte, même si ce sont des crypto-actifs, c'est interdit, voilà pourquoi la justice américaine enquête et que SBF risque la prison.

Au delà de son cas personnel, le monde des crypto craint aujourd'hui surtout la contagion. FTX peut-il être le nouveau Lehman Brother ?

Comme la banque d'investissement en 2008, la plateforme d'échange crypto ne s'effondrera pas seule. Dans son dossier de mise en faillite, FTX et ses sociétés affiliées ont déclaré plus de 100 000 créanciers à qui elles doivent entre 10 et 50 milliards de dollars. Parmi eux, il y a des particuliers, mais aussi d'autres plateformes d'échange crypto, de toute taille et de tous pays.

"Certains produits de placements de FTX promettaient des rendements de 6%, explique , vous n'aviez rien à faire, juste confier vos crypto à l'un de leur bot (NDLR robot)", explique Grégory Raymond, co-fondateur et rédacteur en chef du média The Big Whale qui suit l'actualité des cryptos et avait interviewé SBF il y a quelques semaines.

Clairement alléchant pour tout un tas d'intermédiaires qui dévoilent aujourd'hui peu à peu les dégâts. En France, l'un d'eux a révélé cette semaine que le préjudice pour ses clients serait d'environ 10 millions d'euros.

Et ce n'est pas tout. De levées de fonds, en levées de fond, FTX avait aussi séduit 80 investisseurs et de nombreuses sociétés de capital risque patentées, y compris celle qui gère une partie du régime de retraite des professeurs de l'Ontario.

"Personne ne savait à quel point ce système était risqué jusqu'à ce qu'il s'effondre". Les phrases prononcées par SBF il y a un an sont aujourd'hui abondamment partagées et remixées sur les réseaux sociaux.

L'ironie, c'est qu'en se disant partisan de la régulation, le trentenaire inspirait confiance aux investisseurs avides mais aussi inquiets de rentrer dans cet univers financier parallèle.

Le New York Times raconte comment SBF leur imposait ses conditions, l'une d'elle étant de ne pas s'immiscer dans sa gestion. On comprend aujourd'hui pourquoi !

"Jamais dans ma carrière je n'ai vu un échec aussi complet des mécanismes de contrôle d'une entreprise et une absence aussi flagrante d'informations financières fiables comme cela s'est produit", a déclaré John Ray III, le nouveau patron de FTX dans un document judiciaire déposé jeudi auprès d'un tribunal des faillites du Delaware et cité par l'AFP, Fortune, et le F inancial Times.

FTX n'avait pas de comptable, aucun mail décisionnel n'était gardé, les fonds de l'entreprise utilisé pour acheter des maisons, les paiements validés par des émojis personnalisés.

SBF pouvait faire une présentation de l'entreprise à des investisseurs tout en jouant aux jeux vidéos a raconté l'un de ses anciens associés au New York Times. Aujourd'hui c'est à se demander s'ils n'y jouaient pas ensemble pendant que les milliards valsaient.

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