Le parmesan

Parmigiano Reggiano
Parmigiano Reggiano ©Getty - Bloomberg
Parmigiano Reggiano ©Getty - Bloomberg
Parmigiano Reggiano ©Getty - Bloomberg
Publicité

Le parmesan n'est pas seulement du fromage à rapper pour les pâtes ou coupé en copeaux pour les salades !

Pour commencer, il ne faut effectivement pas confondre le Parmigiano Reggiano avec le Grana Padano, un autre fromage italien à l'appellation contrôlée qui lui ressemble, mais qui répond à des critères de qualité beaucoup moins stricts. 

Le Parmiggiano Reggiano est une appellation d’origine protégée, c’est une pâte pressée cuite, produite seulement dans un périmètre limité en Émilie-Romagne et sa fabrication doit nécessairement respecter un protocole très précis sans ajouts de ferments extérieurs et un affinage de 12 mois minimum.

Publicité

Et puis chers auditeurs qui ne jurez vous aussi que par le Parmiggiano Reggiano, sachez que vous faites partie de ceux qui contribuent années après années à pousser la production de ce fromage vers des records.

3,6 millions de kilo en 2017

J’imagine que vous voyez vaguement la tête d’une meule de Parmigiano Reggiano, mais je vous rappelle quand même que la chose pèse de 30 à 40kg. Et bien figurez vous qu’ils en ont sorti la bagatelle de 3,6 millions en 2017, un chiffre en augmentation de 10% sur les trois dernières années et qu’ils prévoient cette année d’en produire encore 100.000 de plus.

De plus en plus de fromage, c'est de plus en plus de lait et donc de plus en plus d'herbes pour nourrir les vaches : comment préserver la qualité ?

Effectivement Caroline, la chose m’est apparue évidente quand j’étais au Salone del Gusto à Turin voici trois semaines et que je suis tombé sur un producteur de Parmigiano Reggiano de vacca bianca, donc en français : de vache blanche. Il m’a montré des photos de cette très jolie  bête qui a pour hygiène de vie de batifoler six mois de l’année à 750 mètres d’altitude dans les Appenins au dessus de Modène et de Bologne. Comme sa cousine française la vache nantaise, elle a bien failli disparaître. Pourquoi ? Parce que moins productive. L’effectif actuel est de 800 têtes – il était de 140.000 dans les années 50- dont 200 dans les élevages du Caseificio Rosola, une coopérative de sept petits éleveurs dont venait mon producteur.

Alors, vous me direz, l’AOP, c’est l’AOP, à Caseificio Rosola comme ailleurs. Et bien non ! Car le cahier des charges qu’ils se sont fixés est plus exigeant au niveau de l’élevage, ce qui a nécessairement un impact sur la qualité du produit final. Ainsi, à la différence des élevages de plaine, les troupeaux qui sortent à l’extérieur s’alimentent de la richesse du pâturage des montagnes et toute l’alimentation est produite par les éleveurs eux-mêmes sur leur zone de production. Quant à l’affinage minimal, il passe de 12 à 24 mois. En plus, ces vaches blanches sont particulièrement bien traitées, contrairement à la grande masse de leurs congénères productrices de lait pour le Parmiggiano Reggiano qui ont déjà fait l’objet de campagnes de lanceurs d’alertes, s’agissant du bien-être animal.

Néanmoins, me direz-vous, rappé sur mes pâtes, je ne vais pas vraiment voir la différence. En réalité, la vraie différence, c’est que vous n’allez tout simplement rien rapper du tout ! Ce Parmesan se déguste en fin de repas comme un fromage de très haute gastronomie qu’il est, et éventuellement, si vous voulez le mélanger à quelque chose, il supporte assez bien un bon verre de Barolo !

En partenariat avec Alimentation Générale :