"Deviens ce que tu es" : épisode 1/3 du podcast Victor Segalen, poète, médecin et voyageur au destin singulier

Portrait de Victor Segalen en 1904 par Louis Talbot.
Portrait de Victor Segalen en 1904 par Louis Talbot.
Portrait de Victor Segalen en 1904 par Louis Talbot.
Portrait de Victor Segalen en 1904 par Louis Talbot.
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Le "destin singulier" du médecin de marine et poète écrivain Victor Segalen.

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"Deviens ce que tu es" est une devise nietzschéenne, que Victor Segalen aurait pu faire sienne. Pour raconter le "destin singulier" de Victor Segalen, nous recevons Marie Dollé, professeure émérite de littérature française du XXe siècle à l'Université de Picardie - Jules Verne. Elle a consacré au poète une biographie : Victor Segalen. Le voyageur incertain, parue chez Aden en 2008, ainsi que de nombreux articles. Ses travaux de recherche portent sur des auteurs qui entretiennent des liens privilégiés avec d'autres langues et d'autres cultures. 

Il y a cent ans, Victor Segalen mourait dans son pays natal, dans la forêt de Huelgoat en Bretagne, loin des périples chinois et polynésiens. La mort de Segalen est aussi insolite : un grand marcheur, victime d'un accident dans une forêt, seul face à la mort, avec à ses côtés un exemplaire du Hamlet de Shakespeare en langue originale... Notre invitée retrace ainsi le "destin singulier" de ce "médecin de marine" et "poète écrivain", comme l'indique la stèle qui lui rend hommage dans la forêt de Huelgoat. 

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Elevé en Bretagne par des parents instituteurs, Segalen grandit en entendant du breton chez lui. Il s'inscrit à la faculté des sciences de Rennes pour devenir médecin, après un lycée en classe de philosophie. Il sillonne les routes de Bretagne puis de France à vélo, s'intéresse à la littérature et à la musique. Il soutient en 1902 une thèse sur "L'observation médicale chez les écrivains naturalistes", et traite notamment de la consommation de drogues par les poètes. 

Après plus de trois mois de voyage (dont un mois d'arrêt à San Francisco), il arrive à Tahiti en janvier 1903. Gauguin meurt aux îles Marquises en mai de la même année : si Victor Segalen ne l'a pas rencontré, il devient son premier héritier. Il part à la recherche de ses toiles, en acquiert certaines aux enchères, recueille le témoignage de personnes qui l'ont connu, et écrit ses premiers textes en hommage à l'Océanie. 

Il rentre en France en 1905, après être passé par Djibouti où il a commencé une étude sur Rimbaud. C'est en 1909 qu'il obtient un détachement en Chine, après avoir suivi des cours, lu les grands textes de Confucius ou Lao-Tseu, étudié la géographie. Il est assez vite rejoint par sa famille, et exerce une activité de médecin, de professeur, d'écrivain mais aussi d'archéologue. La Première Guerre mondiale le rappelle en France pour quelques années, et il fait un dernier voyage en Chine en 1917, pendant un an. Totalement épuisé physiquement, il rentre en Bretagne pour se reposer et est retrouvé mort dans la forêt, blessé au talon, le 23 mai 1919. 

Pour aller plus loin : les actualités liées à Victor Segalen sur le site de l' Association Victor Segalen

A 15h30 : la chronique de Philippe Roger, directeur de la revue Critique

A 15h55 : les lectures poétiques de Jacques Bonnaffé, cette semaine autour du recueil Les Loups de Sophie Loiseau (éd. José Corti) et de textes de Jean-Louis Giovannoni

MUSIQUE GÉNÉRIQUE : Panama, de The Avener (Capitol) fin : Dwaal, de Holy Stays (Something in Construction)

MUSIQUE CHRONIQUE : Self portrait de Chilly Gonzales (Gentle threat)

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