"La littérature doit mener quelque part" - Maurice Nadeau : épisode 3/4 du podcast Figures de l'édition

L'éditeur et journaliste Maurice Nadeau
L'éditeur et journaliste Maurice Nadeau ©Getty - Photo by Sophie Bassouls/Sygma/Sygma via Getty Images
L'éditeur et journaliste Maurice Nadeau ©Getty - Photo by Sophie Bassouls/Sygma/Sygma via Getty Images
L'éditeur et journaliste Maurice Nadeau ©Getty - Photo by Sophie Bassouls/Sygma/Sygma via Getty Images
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Cette émission, enregistrée le dimanche 17 mars en public à l'occasion du salon Livre Paris 2019, est consacrée à la figure de Maurice Nadeau.

Avec

Nous recevons au salon Livre Paris 2019 Tiphaine Samoyault, professeure de littérature comparée à l'Université Paris 3, romancière, essayiste, critique littéraire, co-directrice de la revue "En attendant Nadeau". Ce titre, qui fait écho à la pièce de Beckett, est un hommage symbolique à l'éditeur. 

Nous parlons avec elle de la figure de Maurice Nadeau, dont elle a préfacé l'ouvrage 60 ans de journalisme littéraire. Les années Combat (1945-1952), qui réunit les écrits de l'éditeur. C'est lui qui a d'ailleurs publié les premiers textes de notre invitée dans son journal La Quinzaine littéraire, ainsi que son premier essai et son premier roman. Elle nous présente ainsi le personnage, qui avait un sens et un amour des rencontres. 

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Maurice Nadeau a collaboré dans de nombreuses revues littéraires en tant que critique : chez Combat, au Mercure de France, à France-Observateur, à L'Express de Françoise Giroud... et a exercé son métier d'éditeur dans plusieurs maisons : chez Corréa, chez Julliard, Denoël, Robert Laffont. Il fonde sa propre revue littéraire, Les Lettres nouvelles, qui devient une maison d'édition en 1977 et porte à partir de 1984 le nom des Editions Maurice Nadeau. Y sera publié le premier roman de Michel Houellebecq, Extension du domaine de la lutte, en 1994. Il faisait toujours mention, dans ses contrats avec les éditeurs, d'une "liberté pleine et entière dans le choix des auteurs à publier". De fait, la famille d'auteurs qu'il se constitue au fil du temps n'a rien de déterminé, on y trouve Henry Miller, Rousset, Sciascia, Perec, Houllebecq... 

En parallèle de ce travail littéraire, il exerçait également une activité de journaliste, qui lui permettait d'être sans cesse en contact avec les auteurs. Il publie lui-même des ouvrages, notamment un essai sur Le Roman français depuis la guerre (Gallimard, 1969), dans lequel il distingue entre d'un côté une littérature de "l'écume des jours", qui nous accompagne au quotidien, de l'autre une littérature "qui peut infléchir le cours d'une existence". Pour cet immense lecteur, reprenant ici une phrase d'André Breton qu'il avait rencontré, "la littérature doit mener quelque part". 

Pour aller plus loin : un entretien donné par Maurice Nadeau dans "A voix nue". 

A 15h30 : la chronique en compagnie de Maialen Berasategui du Nouveau Magazine Littéraire

A 15h55 : le Printemps des poètes de Jacques Bonnaffé, sous le signe de la "beauté perdue". 

MUSIQUE GÉNÉRIQUE : Panama, de The Avener (Capitol) fin : Dwaal, de Holy Stays (Something in Construction)

MUSIQUE CHRONIQUE : Self portrait de Chilly Gonzales (Gentle threat)