C'est peut-être dans la forme théâtrale, à la fois populaire et héritée de l'Antiquité, que se cristallisent de la manière la plus expressive les combats de Kateb Yacine.
- Rabah Soukehal
- Michel Crépu Ecrivain, essayiste, rédacteur en chef de la NRF.
Nous sommes en duplex de Montréal avec Rabah Soukehal. Spécialiste de littérature algérienne et française, il est également poète et peintre, et l'auteur de l'ouvrage : L'univers théâtral de Kateb Yacine, sources et analyses (Arabesques éditions, 2006), ainsi que d'un article intitulé "Les sources du théâtre tragique de Kateb Yacine", paru dans la revue Plurielles et disponible en ligne.
Le théâtre de Kateb Yacine croise plusieurs sources : historiques, autobiographiques, sacrées, populaires, mythiques, poétiques... Cette riche complexité porte le théâtre vers le tragique. Kateb Yacine s'est beaucoup intéressé aux traditions et aux légendes des tribus de sa terre d'origine - en particulier la tribu du Nadhor, à l'est de l'Algérie. Il fait ainsi vivre dans ses pièces la mémoire de ses ancêtres, comme dans La Guerre de cent trente ans ou dans Un rêve dans un rêve.
On retrouve aussi dans le théâtre de Kateb Yacine la figure de Nedjma, qui suscite chez les personnages des passions incontrôlées et les met en danger - c'est le cas par exemple de Mustapha dans la pièce Le Cadavre encerclé.
Le théâtre tragique de Kateb Yacine est enfin porté vers le combat, vers l'action politique et engagée. D'abord, parce que la représentation de ses pièces a pu être menacée à plusieurs reprises ; ensuite, parce que les personnages qui y sont mis en scène ont pour vocation de représenter tous les hommes, sans distinction religieuse ou ethnique. Mais si ce combat est politique, il est aussi poétique : Kateb Yacine chemine aux côtés des grandes tragédies antiques et écrit dans une langue aux accents rimbaldiens.
A 15h30 : la chronique littéraire de Michel Crépu, essayiste et rédacteur en chef de la NRF.
A 15h55 : cette semaine, Jacques Bonnaffé accompagne par ses lectures poétiques l'ouverture du Marché de la poésie à Paris, qui accueille cette année les Pays-Bas.
MUSIQUE GÉNÉRIQUE : Panama, de The Avener (Capitol) fin : Dwaal, de Holy Stays (Something in Construction)
MUSIQUE CHRONIQUE : Self portrait de Chilly Gonzales (Gentle threat)
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