

Cette série est consacrée au système concentrationnaire soviétique à travers le prisme de deux grands auteurs russes : Alexandre Issaïevitch Soljenitsyne (1918 - 2008) et Varlam Tikhonovitch Chalamov (1907 - 1982). Tous deux ont été censurés et condamnés aux travaux forcés dans des camps du goulag.
Bertrand Le Meignen (Biographe de Nina Berberova), Philippe Roger (écrivain, directeur d'études à l'EHESS, chercheur au CNRS, directeur de la revue Critique).
Bertrand Le Meignen étudie Soljenitsyne depuis plusieurs décennies et lui a consacré une biographie dont nous discutons dans cette première émission.
Le récit de vie de l'Archipel
En 1967, Alexandre Soljenitsyne achève le récit de ses années au goulag (Glavnoe OUpravlenie LAGerej), comme l'on désigne communément les camps de travail forcé par le terme qui renvoie en fait à l'administration de ces camps. Le scandale arrive par la publication de cet ouvrage intitulé : L'Archipel du Goulag. Soljenitsyne doit affronter la censure du pouvoir politique en place mais aussi celle de ses pairs :
Quant à moi, je ne me fais pas de souci, je remplirai bien sûr mon devoir d’écrivain en toutes circonstances et, mort, avec plus de succès et d’autorité encore que vivant. Nul ne peut barrer la route à la vérité, et, pour sa marche en avant, je suis prêt à affronter la mort. Alexandre Soljenitsyne, "Adresse au Congrès des écrivains, 16 mai 1967, Moscou" in L'affaire Soljenitsyne, Paris, éditions de L'Herne, p.112
Suite à la publication de L'Archipel, l'auteur est déchu de sa nationalité et est expulsé de l'URSS, sans autre forme de procès. Mais à l'extérieur du pays, Soljenitsyne est encensé et après Samuel Beckett en 1969, il reçoit le prix Nobel de littérature l'année suivante. Une nouvelle vie commence, une existence dans l'exil.

15 h 30 : En compagnie des revues avec Philippe Roger.
15 h 55 : En compagnie de Jacques Bonnaffé, nous voyageons de la béatitude à la Beat attitude, avec les poétesses de la Beat Generation.
MUSIQUE GÉNÉRIQUE : Panama, de The Avener (Capitol) fin : Dwaal, de Holy Stays (Something in Construction)
MUSIQUE CHRONIQUE : Self portrait de Chilly Gonzales (Gentle threat)
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