Lire Modiano : épisode 2/4 du podcast Patrick Modiano

Une lectrice de Modiano
Une lectrice de Modiano ©Getty
Une lectrice de Modiano ©Getty
Une lectrice de Modiano ©Getty
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Dans cet épisode, nous nous intéressons à l'œuvre Modianesque et au sens qu'elle recouvre, à son esthétique aussi floue soit-elle, à ce que l'on peut comprendre des récits de Modiano, de son écriture en perpétuel mouvement.

Avec

Nous recevons aujourd'hui Bruno Blanckeman pour évoquer l'ouvrage qu'il a consacré à l'écrivain : Lire Patrick Modiano, paru en 2009 aux éditions Armand Colin.

Le déplacement

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Les romans de Modiano nous baladent dans Paris, les personnages traversent la capitale s’y égarent ou bien leur vie y prend fin, à l’image du couple des Fleurs de ruine qui se suicide le 24 avril 1933, ces inséparables meurent à leur domicile parisien. Les lieux nous restent en mémoire :

Le Paris de Modiano combine ainsi une cartographie poétique, une muséographie imaginaire et une cryptographie intime. (Bruno Blanckeman, Lire Patrick Modiano, 2014)

Les personnages de Modiano se déplacent sans cesse. La trame n’est donc pas statique, pourtant elle reste imprécise. On perd facilement la mémoire dans les romans de Modiano. Le lecteur n’est sûr de rien, le narrateur pourrait l’égarer comme dans un rêve où l’on ne retrouve pas son chemin. 

La fluctuation

Car ils sont eux-mêmes constamment changeants, nous ne pouvons donc nous y fier. C’est une constante qui s’inscrit dans l’œuvre de Modiano :

Ni Caligula ni Roquentin, les personnages-narrateurs de Modiano peinent à se nommer eux-mêmes faute de savoir encore qui ils sont, à l’image, emblématique, de l’homme amnésique qui écrit Rue des boutiques obscures et change d’identité au gré des chapitres et de sa propre enquête. (Bruno Blanckeman, Lire Patrick Modiano, 2014)

L’assignation

Ces trous noirs illustrent le traumatisme de la guerre, celle que Modiano a tenté d’oublier. La grande Histoire revient à lui. Modiano revient sur ses pas en endossant le rôle des bourreaux, au risque de perdre sa propre histoire :

Tous ses récits semblent écrits depuis un temps de transition séparant le monde ancien, celui des années de l’entre-deux-guerres, avec ses identifiants effacés, et un monde autre, qui reste à venir, demeure bloqué par les effets du traumatisme issu de la seconde guerre, un monde contrarié – littéralement tiré dans le sens contraire de l’Histoire, à rebours du temps. (Bruno Blanckeman, Lire Patrick Modiano, 2014)

À 15 h 30, nous retrouvons Jérôme Dupuis de l'Express pour la chronique du jour.

MUSIQUE GÉNÉRIQUE: Panama, de The Avener (Capitol) fin : Dwaal, de Holy Stays (Something in Construction).

MUSIQUE CHRONIQUE: Self portrait de Chilly Gonzales (Gentle threat).

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